Il sera une fois, la ville...
Atmosphère d’aéroport, pollution, mais aussi style vestimentaire... « 20 Minutes » a enquêté sur ce que seront les villes en 2050, à l’occasion des Journées nationales de l’architecture.
Montpellier grossit à vue d’oeil : il y a 35 ans, Antigone était un terrain militaire à l’abandon, il y a 25 ans, Port-Marianne n’était pas le quartier hype qu’il est aujourd’hui, et, il y a 10 ans à peine, les Grisettes n’existaient pas. Et en 2050 alors ? Pour les Journées nationales de l’architecture, 20 Minutes s’est demandé à quoi pourrait ressembler la capitale héraultaise dans plus de 30 ans et si la nature y aurait toujours sa place.
« Pas très optimiste »
Luc Antoine, lui, craint pour la verdure. L’architecte montpelliérain, qui organise des balades « feng shui » en ville, ne voit pas d’un bon oeil la suppression annoncée sur le long terme des coins de nature. « Je ne suis pas très optimiste, confie-t-il. Il reste assez peu d’arbres à Montpellier, à part sur l’esplanade ou au jardin des plantes... Le Lez, c’était un véritable atout. Mais il a été canalisé et bétonné. La ville a chassé peu à peu la nature. Depuis des années, on grapille les terrains qui subsistent... » Antoine Garcia-Diaz, de son côté, garde espoir. « Les grands paysages seront toujours là », dit le Montpelliérain, dont l’atelier d’architectes, d’urbanistes et de paysagistes a conçu quelques infrastructures phares de la ville, comme le pôle d’échange du Corum. Le Scot (Schéma de cohérence territoriale) doit être « l’un des garants de cet équilibre », confie-t-il. Et sa révision, pilotée par la métropole, semble vouloir déterminer « des espaces agricoles et naturels à protéger ». Même s’il faudra bien loger les nouveaux habitants « en remplissant les petits interstices... En ayant un peu d’imagination. » « Montpellier est touchée par des épisodes cévenols. Préserver la nature, moins imperméabiliser les sols, ce sera forcément une priorité, note Préscillia Homand-Troudart, architecte formée à l’école de Montpellier. D’ici à 2050, on va continuer à construire plus d’habitats collectifs, notamment, mais avec des espaces végétalisés. »