Supersub Camara est toujours là pour le MHSC
Contre Nice, dimanche à 17 h, le MHSC pourra compter sur son éternel attaquant
«Je lui ai dit : “Si quelqu’un doit marquer aujourd’hui c’est toi”. C’était des mots forts, à l’image de ce que pouvait représenter Louis Nicollin pour nous. » Le 5 août, Grégory Lacombe était venu au stade de la Mosson, pour rendre hommage au président du MHSC. Et à l’heure de jeu, son pote Souleymane Camara, avec lequel il a forgé une amitié indéfectible à Monaco puis Montpellier, a surgi pour marquer l’unique but de la rencontre. L’attaquant a pointé les doigts vers « Loulou », inscrit au revers de son col, avant de les tendre au ciel, vers celui avec lequel il entretenait une si forte relation. « Comme un père avec son fils », évoque pudiquement le buteur. Souley Camara a, depuis, inscrit son 59e but en L1, à Monaco, le 29 septembre. Le 49e avec Montpellier, qui fait de lui le meilleur buteur de l’histoire du club. De record, il en détient un autre : les 26 buts inscrits en L1 après son entrée en jeu. Camara, c’est le supersub, le super remplaçant. Ce superlatif, il le déteste, lui qui a tenté toute sa carrière de s’imposer à ses coachs. Mais il résume pourtant si bien son caractère.
« Souley, c’est un soldat »
Ce grand timide est un type en or pour un entraîneur. « Intérieurement, il peut faire la gueule, être déçu de ne pas jouer, mais jamais il ne marquera son mécontentement », note Lacombe. « Souley c’est un soldat. Il peut être bon ou pas, commencer ou non. Mais il répondra toujours présent dans la discipline, la rigueur et l’état d’esprit », confirme son autre grand pote, Cyril Jeunechamp, avec lequel il a partagé galères et joies à Nice et Montpellier. Sa longévité exceptionnelle, seize ans de foot pro, ne doit rien au hasard. « C’est un mec droit sur le terrain comme dans la vie, je ne l’ai jamais vu faire un truc tordu, reprend Jeunechamp. Il ne parle pas beaucoup, mais il a le respect de tout le vestiaire, par ses actes, son investissement. » Si ses stats de titulaire avaient été à la hauteur de son statut de remplaçant, le parcours du Sénégalais aurait été exceptionnel. « Rolland Courbis, qui l’a fait venir à Montpellier, lui disait : “Tu débutes, mais dans ta tête tu fais comme si c’était la 55e minute” », se souvient Greg Lacombe en se marrant. Sa carrière est « seulement » belle. Et profondément humaine, à l’image de ce 5 août intense en émotion. Lacombe, encore : « Ce jour-là, c’était à lui de marquer l’histoire ». En homme de parole, Camara a tenu promesse.