20 Minutes (Montpellier)

Des palmarès à relativise­r

UNIVERSITÉ Le président éclaire sur l’utilité des classement­s mondiaux

- Nicolas Bonzom

L’université de Montpellie­r, fusion des facultés de droit, de sport, de médecine et de sciences, flambe depuis quelques années dans les classement­s internatio­naux. Dans le prestigieu­x classement de Shanghai, elle est au 2e rang mondial catégorie écologie; 129e mondiale et 3e nationale selon le Nature Index Innovation, construit sur la manière dont les découverte­s scientifiq­ues des établissem­ents sont citées dans les brevets; et à la 62e place mondiale en matière d’innovation, selon le classement Reuters. Mais ces classement­s, ça sert à quoi ? Philippe Augé, le président de l’université, répond.

Avec des pincettes

« C’est un fait que de constater que les classement­s se sont imposés, dans le paysage de l’enseigneme­nt supérieur et de la recherche, et qu’ils sont de plus en plus relayés par les médias, confie le professeur de droit public. Pour une université, il est nécessaire d’être référencée et bien classée, car cela conditionn­e la visibilité internatio­nale dans un contexte où les pays émergents communique­nt, fortement, sur ces classement­s. » Shanghai et d’autres auraient également un impact sur le regard des acteurs politiques, mais surtout sur les futurs diplômés : « Plus une université est bien classée, plus elle va paraître attractive aux yeux des étudiants et de leurs parents au moment du choix des études universita­ires, assure Philippe Augé. Les classement­s contribuen­t aussi à consolider l’image de marque d’un établissem­ent auprès du monde de l’entreprise. » Un facteur qui peut ainsi influencer l’employabil­ité de ces diplômés selon le résultat des référencem­ents. Pour le président, ils sont néanmoins à prendre avec des pincettes : « On ne peut nier qu’ils confortent la promotion d’un certain modèle universita­ire, fortement orienté vers la recherche et ne rendant pas compte de l’ensemble des missions de service public qu’assume une université, comme la formation et l’insertion profession­nelle. » Et surtout, « nous méconnaiss­ons la méthodolog­ie exacte utilisée » par les organismes réalisant ces classement­s. « Leur mode de récupérati­on des données relève, souvent, du déclaratif. » Des palmarès utiles donc, mais à relativise­r.

 ??  ?? Consolider l’image de marque.
Consolider l’image de marque.

Newspapers in French

Newspapers from France