L’agriculture se conjugue au futur avec les start-up
AGRICULTURE De nombreuses innovations bouleversent depuis quelques années le secteur
Le Salon de l’agriculture, c’est demain, à Paris*. Mais, l’agriculture de demain, c’est dans les Hautsde-France, plus grande région agricole du pays, qu’on peut la trouver. Début février, par exemple, AgTech, premier incubateur de start-up spécialisées dans l’agriculture, a été inauguré à Willems, près de Lille (Nord). Avant cela, en 2016, Sencrop a vu le jour. Cofondée par Martin Ducroquet, cette société a développé des stations agrométéo connectées qui, une fois positionnées dans les champs, envoient tous les quarts d’heure à l’agriculteur « des informations sur le niveau de pluviométrie, d’hygrométrie, de vitesse du vent, de température de l’air ». Et ce afin de mieux « choisir la parcelle où il peut semer », mais, surtout de « prévenir les risques de maladies, comme le mildiou, ou les risques météo, comme le gel ». Cette « agriculture de précision » a d’autres avantages, comme celui d’éviter le gaspillage. L’an passé, Olivier Guille et deux amis ont ainsi créé Samsys, société qui a mis au point un boîtier connecté et aimanté que l’on peut installer sur tout type d’engin agricole. Grâce à lui, « on peut mesurer le nombre d’hectares travaillés par culture, la consommation en gasoil, les quantités répandues lors d’épandages ». Des données qui peuvent ensuite « inciter les agriculteurs à moins consommer, et donc faire des économies ». Une autre évolution technologique a fait son apparition : celle du travail des robots dans les champs. Installée à Reims (Marne), la société VitiBot prévoit de lancer sur le marché cette année Bakus. « Entièrement électrique et commandé à distance par téléphone ou ordinateur, ce gros engin, qui coûtera entre 120 et 140 000 €, va pouvoir désherber les vignes pendant dix heures d’autonomie et sans produit chimique », détaille Cédric Bache, le fondateur de VitiBot. Mais alors, l’agriculteur sera-til un jour remplacé par un robot? « Il sera toujours au centre de son exploitation, mais son rôle va changer. Moins sur son tracteur, il gagnera du temps et sera plus efficace », estime Cédric Bache. * Du 24 février au 4 mars au Parc des expositions de la porte de Versailles (15e).
« L’agriculture de précision » permet d’éviter le gaspillage, prévenir les maladies...