Sète, un musée du street art à ciel ouvert
Le K-Live a contribué à transformer l’île singulière en capitale du graffiti
De jeudi à dimanche, la 11e édition du K-Live s’empare de Sète. Ce festival, lancé en 2008, propose un pont entre street art, art contemporain et musiques actuelles (lire l’encadré). Pendant quatre jours, des maîtres du graffiti vont investir l’île singulière, laissant leurs empreintes au fil des années sur les murs de la ville. Une façon, selon Stéphane Marmonier, le président de l’association organisatrice, « d’interpeller les habitants » et de « découvrir un peu différemment » la commune portuaire, qui, depuis onze ans, a pris pas mal de couleurs, avec la multiplication d’oeuvres au détour des rues. Jusqu’à devenir un véritable musée à ciel ouvert. Jusqu’à dimanche, cinq artistes, choisis par l’équipe du festival, sillonneront Sète, leurs bombes de peinture sous le bras : Ratur, Sun 7, Don Mateo, Ememen et Senor Octopus. « Au tout début, on avait un peu de mal à trouver des façades en ville, mais aujourd’hui, tout le monde veut la sienne, et on est obligé de sélectionner », se réjouit le maire François Commeinhes (divers droite). « Certes, Montpellier s’intéresse au street art, mais à Sète, on a été précurseur, reprend Christelle Espinasse, son adjointe en charge de la culture. Aujourd’hui, les habitants ont adopté cet art, il y a un vrai respect des oeuvres dans les rues. » « La réalisation des fresques est l’occasion d’échanges entre les artistes et les habitants, poursuit Fabien, un Sétois tombé amoureux du street art. D’ailleurs, le temps fait plus de ravage sur les oeuvres que les dégradations volontaires. Outre la couleur, dans une ville méditerranéenne qui n’en manque déjà pas, cela apporte de la poésie. » Fort de ce festival, l’office de tourisme de Sète a même développé, comme dans sa grande soeur héraultaise, des visites entièrement consacrées à l’art du graffiti. « Les oeuvres restent et créent un véritable parcours touristique dans la ville, qui avec les réseaux sociaux, peut avoir un impact mondial », reprend Fabien, qui arpente la presqu’île chaque année son smartphone à la main, histoire d’immortaliser quelques peintures ou collages monumentaux. « Le K-Live a contribué à placer Sète sur la carte du street art. »
« Le temps fait plus de ravages sur les oeuvres que les dégradations » Fabien, fou de street art