« Des professionnels commettent certains délits »
Le comité anti-fraude de l’Hérault a dévoilé ses chiffres pour l’année 2017
L’Hérault n’échappe pas aux fraudes en tout genre. Le comité opérationnel départemental anti-fraude (Codaf), véritables « Avengers » investis contre la triche, s’est réuni jeudi, révélant au passage ses chiffres pour l’année 2017, durant laquelle 1 500 contrôles ont été menés.
Travail illégal et faux mineurs
« Ce n’est pas une traque, note Yvon Calvet, le procureur de la République de Béziers. Il y a de véritables enjeux pour les salariés, il s’agit de faire respecter leurs droits. Pour les entreprises qui respectent la loi, il s’agit de ne pas être victimes de concurrence déloyale.» Parmi les priorités du Codaf, le travail illégal. En 2017, 13 millions d’euros de redressements de cotisations sociales ou d’imposition ont été notifiés dans le département, soit 2 millions d’euros de plus qu’en 2016 : 50 procédures d’amendes ont été mises en oeuvre, pour 50 entreprises et 531 salariés. Parmi eux, 242 étaient des travailleurs détachés, des Européens en situation illégale. Autre secteur où la fraude est particulièrement présente : les hôtels, cafés et restaurants. En 2017, une entreprise a d’ailleurs été épinglée pour 18 salariés non déclarés. Autre exemple de travail dissimulé : une société de sécurité, qui n’avait déclaré aucun de ses employés. Plus étonnant, un autre milieu fait du tort aux chasseurs de fraudes : la santé. « Nous constatons que des professionnels commettent certains délits, en déclarant à l’Assurance maladie des actes médicaux fictifs », explique le représentant de la direction des finances publiques. Enfin, autre phénomène inquiétant : les faux mineurs non accompagnés, de jeunes étrangers en exil en France, qui s’avèrent être finalement majeurs. A Montpellier, en 2017, 22 procédures ont été diligentées, dont 21 ont abouti sur une peine de prison ferme, avec des préjudices importants pour le département.