20 Minutes (Montpellier)

Retour sur le destin de Pierre-Edouard Bellemare

Pour le finaliste de la Coupe Stanley, tout a commencé à Montpellie­r

- Jérôme Diesnis

C’est l’un des sports majeurs outre Atlantique. La finale de la Coupe Stanley, qui réunit plusieurs millions de téléspecta­teurs, est un événement. Et un Frenchy est venu se greffer à ce petit jeu. Seul Cristobal Huet avait eu cet honneur jusqu’à présent. En 2010, le gardien de but de Chicago avait même soulevé le trophée. Huit ans plus tard, un autre Français lui succède sur la glace. Pierre-Edouard Bellemare joue pour la toute nouvelle franchise des Las Vegas Golden Knights, menée 3-1 dans la série contre les Washington Capitals, avant le cinquième match qui sera disputé dans la nuit de jeudi à vendredi. Un Français roi dans un sport mineur dans l’Hexagone, c’est exceptionn­el. Alors, on est remonté jusqu’à ses premières traces laissées sur la glace. C’est à Montpellie­r, à l’âge de 4 ans, que tout a commencé. « Son frère aîné s’éclatait sur la glace. Alors, il l’a suivi », se souvient celui qui lui a enfilé ses premiers patins, Michel Moussol. Ce formateur avait alors sa propre école privée : « Il était doué tout autant dans le patin que dans le maniement de la crosse. Il était intelligen­t dans ses déplacemen­ts, la gestuelle.» A Montpellie­r, Nîmes, puis Avignon, Pierre-Edouard Bellemare a rapidement grandi dans les écoles de hockey. «Il était hors norme, au-dessus des autres, il n’y avait pas photo, se souvient Marc Fornaguera, dont le fils Yann jouait alors à Nîmes. Mais je me souviens surtout de son état d’esprit. Il avait une hargne incroyable sur la glace. Au-delà du talent qu’on voyait poindre, il montrait une volonté incroyable pour un enfant de son âge.» Un enfant doué, bosseur, « plein de vie et intéressan­t », raconte Marie-Pierre Viver, alors bénévole à Montpellie­r. « Il a eu d’autant plus de mérite à être là où il est, que ce n’était pas simple en dehors de la glace, explique Michel Moussol. Malgré les difficulté­s de la vie, sa maman s’est énormément investie pour ses enfants. Sans elle, il n’en serait pas là aujourd’hui ». Une « mère courage, qui malgré des conditions précaires, a soutenu ses enfants pour qu’ils ne tombent jamais dans l’inactivité », explique Marc Fornaguera. Ses enfants lui ont bien rendu. L’une de ses filles, Rose Eliandre Bellemare, a défendu la France aux JO 2008 en gymnastiqu­e. Pierre-Edouard Bellemare vit, de son côté, des moments incroyable­s à Las Vegas, après avoir brillé à Rouen et en Scandinavi­e. «Je suis fier de lui avoir donné le goût du hockey », conclut, ému, Michel Moussol. Son premier formateur. C’était il y a déjà vingt-neuf ans…

« Au-delà de son talent, il avait une volonté incroyable pour son âge. » Marc Fornaguera

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Pierre-Edouard Bellemare est mené 3-1 en finale de la Coupe Stanley.

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