Il y a comme un hic avec Griezmann
Football L’attaquant des Bleus est l’ombre de lui-même depuis le début du Mondial
On a quand même attendu la fin du premier tour, histoire d’être sûr. Mais la rencontre face au Danemark n’a fait que renforcer l’impression que Griezmann ne ressemble pas au joueur que l’on connaît. Il va peut-être mettre un doublé contre l’Argentine, samedi, et nous clouer le bec, mais, en attendant, difficile de cacher l’inquiétude qui accompagne ses pas. Le voir à ce point en manque de jus et de justesse technique n’est pas habituel. Le joueur semble d’humeur toujours égale. Il fallait voir son air détaché dans la zone mixte du stade Loujniki, mardi, après la bouillie collective face aux Danois. « Je me suis senti bien en première période, j’ai essayé de descendre de temps en temps, de prendre la profondeur, expliquait le joueur de l’Atlético. En seconde, j’ai essayé d’être plus près de la surface, donc j’ai touché moins de ballons. J’espère hausser encore mon niveau en huitièmes.» Joueurs et sélectionneur se bornent à dire qu’« Antoine va bien», qu’«Antoine va monter en puissance »… Ses coéquipiers ont une foi inébranlable en leur partenaire. « Grizou est en forme, il est bien, expliquait Pogba. Vous avez oublié l’Euro, le Mondial n’est pas fini.» Non, Paul, on n’a pas oublié l’Euro, et les cinq buts inscrits par le n° 7 à partir des matchs couperets. Mais c’est parce que tout le monde s’en souvient encore qu’il y a débat. Griezmann en est sorti avec le statut de leader technique de cette équipe et des responsabilités accrues. Alors, comment expliquer cette méforme? Officiellement, le battage fait autour de son annonce de prolongation à l’Atlético n’a pas eu d’influence. Mais son ex-conseiller Eric Olhats était plus nuancé. «La communication autour de son transfert l’a perturbé, disait-il dans L’Equipe. Mais la compétition va avancer, et les problèmes hors sportif vont se consumer.» Ce sont maintenant les huitièmes qui arrivent, et donc le « Griezmann time » qu’on nous a vendu. « Je sais qu’il fera cette différence pour nous permettre de passer », espère Mandanda. On laissera le mot de la fin à Hernandez, qui le côtoie aussi à l’Atlético : « Il ne faut pas mettre en doute l’un des meilleurs joueurs du monde. J’espère qu’il fera taire en 8e tous ceux qui parlent de lui .» Si ce n’est pas le cas, il sera peutêtre temps de se demander si Fekir ne pourrait pas dépanner un peu plus qu’un quart d’heure.
« Il fera cette différence pour nous permettre de passer. » Steve Mandanda