20 Minutes (Montpellier)

Allons enfants de la patrie !

Football Les supporters Bleus peuvent se servir du huitième de finale France-Argentine, samedi, pour transmettr­e leur passion à leur progénitur­e

- De notre envoyé spécial en Russie, Nicolas Camus, avec A.I. et F.L.

Les quelques jours avant la rencontre le temps semble s’arrêter, l’excitation monte, la peur vous triture… Quand on aime le foot, il n’y a rien au-dessus d’un match à éliminatio­n directe de Coupe du monde. Cette passion ne vaut que si on peut la partager. Quand on est parent, cela commence avec ses enfants. La transmissi­on est comme un devoir, et le France-Argentine qui arrive samedi est un rendezvous parfait pour ça.

Pierre, 36 ans, sera devant sa télé avec Arthur, son fils de 9 ans, qui suit son premier Mondial. « J’ai commencé comme lui, en regardant les matchs avec mon père, raconte-t-il. Je le voyais s’agenouille­r dans les dernières minutes des matchs et ça me fascinait. Ce match contre l’Argentine peut être important pour Arthur. On verra comment il le vit. Pour l’instant, il est stressé devant un match. » Cyril, 38 ans, sera aussi devant le choc, avec Ruben (9 ans) et Karel (6 ans) : « Ils sont encore en découverte. Si la France joue bien, ça peut être un match fondateur pour eux en matière de souvenirs. Ça les marquera.» Ce France-Argentine, c’est aussi l’occasion de faire un peu d’histoire, d’expliquer qu’avant d’être un bonhomme encombrant en tribunes, Maradona était un sacré joueur qui a fait gagner un titre à son pays. De souligner qu’à cette époque les Bleus avaient une magnifique équipe avec un n° 10 de légende encore plus vieux que Zidane. « Arthur pose plein de questions sur les joueurs, le palmarès, apprécie Pierre. Il a peur de pleurer si les Bleus se prennent un but. S’ils perdent, il va mal le vivre. »

La peine aussi grave les souvenirs. Tout le monde n’a pas la chance d’atteindre l’âge de regarder du foot quand son équipe nationale performe. Les actuels trentenair­es, dont les premiers souvenirs se situent entre les Mondiaux 1990 et 1994, le savent bien : les émotions avec les Bleus ont surtout été négatives. Aujourd’hui, même si ça ne se passe pas toujours bien, l’équipe de France ne rate plus de grande compétitio­n. Ce que peut créer un match comme celui qui arrive, à l’issue joyeuse ou dramatique, ne s’efface pas. « Le foot a toujours été le ciment de la relation avec mon père, décrit Pierre. Même à l’adolescenc­e, une période où il y avait beaucoup d’incompréhe­nsions entre nous, on a toujours gardé ça en commun. Je suis content que mon fils aime le foot. J’ai l’impression que j’ai réussi mon coup, même si je suis supporter de Saint-Etienne et lui de Lyon… » Un problème qui ne se pose pas avec l’équipe de France.

« Il a peur de pleurer si les Bleus se prennent un but. » Pierre, papa d’Arthur

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Lors de France-Argentine, samedi, parents et enfants vont vibrer ensemble.

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