Les Sénégalais à la maison
Ils s‘étaient donné rendez-vous à la fan-zone pour regarder Sénégal-Colombie, jeudi. Mais la trentaine d’étudiants sénégalais a vite mis les voiles après la défaite (0-1), synonyme d’élimination, des Lions de la Teranga. Tous sont scolarisés à l’université de l’Amitié des peuples de Moscou, où les révolutionnaires d’extrême gauche qui ont compté au XXe siècle ont été biberonnés. L’Etat russe continue de nouer des partenariats avec bon nombre de pays africains pour attirer le plus d’étudiants étrangers afin de diffuser la culture russe. «Je ne paie rien, j’ai une bourse du Sénégal et les cours sont de très bon niveau, explique Mass. Je ne regrette pas un instant d’avoir choisi la Russie. »
Ne pas croire que c’est du tout-cuit, non plus. Si Mass a pu continuer sa licence de publishing – relation publique, Aminata, qui avait commencé des études de management à Dakar, a dû tout reprendre à zéro, avec une formation de vétérinaire. «C’est l’Etat sénégalais qui regarde dans quelles filières il y a des besoins au pays.» Va pour vétérinaire, alors. Avec examen et tout le tralalala en russe, évidemment. La suite, une fois le diplôme validé à Moscou? Aminata a un frère installé en France depuis 2008 et compte y passer ses prochaines vacances avant de s’y installer, si possible. Mais ne lui parlez pas trop tôt de soutenir la France au Mondial. La jeune fille s’est assurée que nous allions pousser derrière le Sénégal contre les Cafeteros. On a fait ce qu’on a pu, jusqu’au coup de poignard de Yerry Mina. Il n’y a plus d’équipe africaine en Russie. Mais il restera toujours des étudiants sénégalais à Moscou.