20 Minutes (Montpellier)

Show devant

Football Depuis le début du Mondial, le sélectionn­eur est un peu remis en cause

- De notre envoyé spécial à Istra (Russie), Nicolas Camus

Les Bleus de Griezmann défient l’Argentine de Messi, samedi (16h). Très attendu, ce 8e de finale pourra être un moment d’échanges entre les parents fans de foot et leurs enfants.

Samedi, face à l’Argentine, Didier Deschamps va fêter son 80e match à la tête des Bleus. Cela fait donc six ans et 79 matchs que DD est là, et on ne saisit pas encore la ligne directrice des Bleus, dont les résultats dépendent beaucoup d’un éclair de Pogba ou d’un coup de patte de Griezmann. Il y a eu un quart de finale de Coupe du monde, une finale d’Euro à la maison, mais la campagne de qualificat­ion qui a suivi et le début de ce Mondial n’ont pas montré de progrès dans le jeu, même si la fameuse «gagne» est là.

« On sent qu’il cherche le bon système, les bons joueurs. » Francis Gillot

Aujourd’hui, la France possède des joueurs que le monde nous envie et réalise des matchs que personne ne veut voir. « Dire qu’il ne fait rien de tous ces joueurs, c’est dur, juge Francis Gillot, ex-coach de Lens. Je pense que, avec Deschamps, il y a un problème d’écoute.» Le flou tactique n’aide pas. En voulant faire de la place pour les talents, Deschamps a beaucoup tâtonné. Qu’on s’y perde, nous, ce n’est pas un problème, mais que les joueurs s’égarent, c’est plus grave. « On sent qu’il cherche le bon système, les bons joueurs, reprend Gillot. Il n’y a pas de 11 type qui se dégage. C’est un vrai problème pour un entraîneur. » Souvent interrogés sur le sujet, les joueurs commencent à s’agacer. Deschamps, lui, répond toujours de la même manière, en levant les yeux au ciel pour nous faire comprendre qu’il n’y a que nous que ça intéresse : «Ah, le projet de jeu… Je ne sais pas les impression­s que vous avez, mais je construis mon équipe pour qu’elle ait le ballon, qu’elle aille de l’avant et crée des problèmes à l’adversaire.» Dans ce grand débat sur le «style», le sélectionn­eur a reçu un soutien de poids avant la compétitio­n. Pour Xavi, emblème du jeu à la barcelonai­se, le reproche de l’absence d’identité ne tient pas. « Deschamps ou Simeone sont d’une autre école que Löw, Lopetegui ou Guardiola, a expliqué l’Espagnol au JDD. C’est peut-être lié à leur passé de milieux très défensifs.» Lors du premier tour du Mondial, la France s’est montrée assez solide pour éviter de trembler, mais pas assez inspirée pour emballer les matchs. Si on voulait forcer le trait, on dirait qu’elle a réussi l’exploit de sembler moins sûre de son jeu à la sortie des poules qu’en arrivant en Russie, alors qu’elle a terminé première sans perdre un match. En tout cas, on a l’impression que ce 8e de finale contre les Argentins arrive à point nommé pour savoir vraiment où on en est.

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Le sélectionn­eur a semblé tâtonner sur sa tactique lors des matchs de poule.

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