Tuchel a plein d’idées derrière la tête
Football Dirigé par le coach allemand, le PSG affronte Liverpool en Ligue des champions mardi
La tête et les jambes. Non, on ne va pas vous faire un papier hommage à l’émission de Pierre Bellemare. On est bien là pour parler du PSG de Thomas Tuchel, qui affronte Liverpool mardi en Ligue des champions. Il n’empêche, le titre de ce show télé correspond à la philosophie qui guide le coach allemand depuis ses débuts sur un banc. «Chaque entraînement avec Thomas Tuchel est mentalement très éprouvant, confirme Sami Allagui, qui était sous les ordres de Tuchel à Mayence entre 2010 et 2012. Avec ses exercices, il te pousse sans cesse à réfléchir.» Plus que des robots dociles répétant bêtement les consignes, Tuchel veut des gars curieux avec un minimum de chou. Cette volonté puise sa source d’une rencontre avec le professeur Wolfgang Schöllhorn, chercheur en science du sport et inventeur de la méthode d’apprentissage différentiel. «Avec cette méthodologie, on fait en sorte de proposer aux joueurs des situations bien plus complexes qu’en compétition officielle», expliquait le coach parisien à So Foot. Tuchel à l’entraînement, c’est un peu comme un prof de maths qui va faire galérer ses élèves toute l’année avec les pires problèmes du bouquin pour que, une fois devant leur copie de bac, ils aient l’impression de se balader. « Ces exercices lui permettent aussi de voir tout de suite qui on est, qui est prêt, comment on réagit aux problèmes posés, reprend Allagui. Si tu te relâches mentalement, il va le voir et il n’hésitera pas à te sortir au bout de deux minutes.» Voilà un autre aspect de la philosophie « tuchelienne » : le mental, la motivation personnelle. Pour cela, hors de question que les joueurs se contentent de simples exercices de routine. Ils ont besoin d’être stimulés en permanence. «J’ai adoré ses entraînements, tu prends du plaisir et, surtout, ça te fait bosser la tête et les jambes, indique Chadli Amri, autre disciple de Tuchel à Mayence. Il s’adapte en permanence. J’avais la sensation qu’il était tout le temps dans le ressenti, selon l’humeur de ses joueurs, de l’adversaire, etc.» Le travail préparatoire sur le rival avant un match est aussi l’une des particularités de Tuchel. « Chaque semaine, c’était une nouvelle histoire, une nouvelle aventure, raconte Allagui. Tuchel a un plan pour chaque adversaire. Après une victoire, on était content de voir que le plan avait marché. Et plus ça marchait, plus on avait confiance en Tuchel et ses méthodes. » Aux Parisiens désormais d’activer leur matière grise et de croire aux méthodes de leur coach. « Rêvons plus grand et réfléchissons.» Oui, on s’est permis de compléter le slogan de ce nouveau PSG.
« Si tu te relâches mentalement, il va le voir et il n’hésitera pas à te sortir. » Sami Allagui