20 Minutes (Montpellier)

Un décès relance le débat sur les lâchers de taureaux

La fête d’Aigues-Mortes a été marquée par le décès d’une spectatric­e

- Nicolas Bonzom

Dimanche, une sexagénair­e est décédée, après avoir été violemment percutée, la veille, par un taureau, lors de la fête votive d’Aigues-Mortes. Ce n’est malheureus­ement pas un cas isolé : les fêtes taurines font régulièrem­ent des blessés. Alors, fautil interdire les lâchers de taureaux ?

20 Minutes a posé la question à une militante de la cause animale de Peta France, Anissa Putois, et au maire d’Aigues-Mortes, Pierre Mauméjean (divers droite), fervent défenseur des traditions taurines. Pour Anissa Putois, « l’incident qui a eu lieu à Aigues-Mortes rappelle le risque mortel encouru par les participan­ts humains, et malheureus­ement, cet incident ne fait pas exception ». « Chaque année, lors de lâchers de taureaux en France, en Espagne et ailleurs, on compte des dizaines de blessures graves et parfois fatales : des participan­ts et des spectateur­s sont fauchés, écornés ou piétinés, indique-t-elle. Nous ne manquons aujourd’hui pas de moyens pour nous divertir ni de traditions culturelle­s à célébrer. Pourquoi donc entretenir une activité cruelle, sanglante et dangereuse, à laquelle de plus en plus de personnes s’opposent ? » La cause animale est évidemment au coeur du combat d’Anissa Putois, qui s’émeut de ces « taureaux terrifiés et stressés par une affluence et une agitation auxquelles ils ne sont pas habitués, contraints à courir à travers une foule bruyante. Perturbés et terrorisés, ils s’efforcent de ne pas trébucher sur les pavés glissants des petites rues. » Du côté des défenseurs de ces traditions taurines, les abrivados et les bandidos, qui symbolisen­t le trajet des taureaux des près aux arènes, et vice versa, sont indissocia­bles des fêtes votives du coin : pour eux, ce sont des traditions qu’il faut respecter. « La fête votive d’Aigues-Mortes, si vous enlevez les taureaux, il n’y a plus de fête votive, répond Pierre Mauméjean, le maire de la commune gardoise. Elle vit par le taureau, et pour le taureau. Et ce ne sont pas des taureaux de corrida [il n’y a pas de mise à mort]. » Mais pour l’élu, ces traditions « sont fragiles ». « Plus il y aura d’accidents, plus elles seront en danger, confie-t-il. Il y a beaucoup plus de monde qu’avant dans les fêtes, avant c’était essentiell­ement des personnes du pays, des habitués, qui connaissen­t le danger des taureaux. Il y a de plus en plus de touristes. On prend de plus en plus de mesures de sécurité, on boucle de plus en plus, mais l’accident est toujours possible. » Samedi à Aigues-Mortes, la victime, originaire de Cannes, se tenait dans la contre-piste des arènes lorsqu’elle a été percutée.

« Si vous enlevez les taureaux, il n’y a plus de fête votive. » Pierre Mauméjean, le maire d’Aigues-Mortes

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A Aigues-Mortes, lundi, lors d’un lâcher de taureaux dans les rues.

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