20 Minutes (Montpellier)

Les habitants des immeubles effondrés témoignent

Plusieurs habitants du deuxième bâtiment qui s’est effondré lundi se plaignaien­t de son état de délabremen­t, selon leurs proches

- A Marseille, Adrien Max

Une bougie à la main, un homme reste prostré devant le périmètre de sécurité installé rue d’Aubagne, à Noailles, ce quartier du centre-ville de Marseille. «Je garde espoir», prononce-t-il à grand-peine, toujours sous le coup de l’émotion. La veille (lundi), au matin, trois immeubles de la rue se sont effondrés. Plusieurs personnes ont été portées disparues (lire l’encadré). Parmi elles, Simona, une Italienne de 24 ans que l’homme à la bougie connaît depuis plusieurs années et qui vivait au numéro 65, le deuxième bâtiment à s’être écroulé.

Des familles dans l’attente

Selon La Provence, vendredi, la jeune femme avait passé la soirée chez Fabien, son voisin de palier, avec l’ami de ce dernier. Elle leur aurait fait part de sa conviction que l’immeuble allait s’effondrer et qu’elle comptait impérative­ment déménager. Mardi, arrivés d’Italie et toujours sans nouvelles de leur fille, les parents de Simona ont été pris en charge par la cellule d’accueil des familles. «On voyait que l’immeuble était en mauvais état », lâche Imane, qui était venu dimanche réparer une porte qui ne fermait plus chez sa mère. Il la recherche depuis lundi. Elle aussi avait « la volonté de quitter son appartemen­t à cause de son état insalubre », témoigne le directeur d’une associatio­n du quartier. Dans ce quartier populaire où les marchands de sommeil semblent avoir pignon sur rue, beaucoup de gens se débrouilla­ient pour se loger. Dont des sans-papiers. C’est le cas de Chérif, un Algérien qui avait passé la nuit de dimanche à lundi chez Rachid, au 2e, avec un ami. Aux alentours de 9 h, Rachid est sorti acheter des cigarettes. Quand il est revenu, l’immeuble avait disparu. Ses deux amis aussi. «Nous avons donné un descriptif de Chérif, avec des photos récentes et l’emplacemen­t de ses tatouages, témoigne une cousine. Mais nous n’avons aucune informatio­n.» Difficile de savoir qui se trouvait précisémen­t à ce moment-là dans cet immeuble délabré. Une maman algérienne et ses deux enfants auraient déménagé deux jours avant le drame. Mais personne n’a de nouvelles de Julien, au 2e, ou encore de Marie, au 4e.

Pierre et Alexia, eux, ont eu beaucoup de chance. Lassés de l’état de leur appartemen­t, ils étaient partis passer le week-end à Paris. Leur retour était prévu lundi, mais un coup de fil de leur propriétai­re les a avertis du drame. « C’était la première fois qu’il s’inquiétait pour nous», persifle Pierre.

 ??  ?? Les recherches ont permis de découvrir quatre corps mardi.
Les recherches ont permis de découvrir quatre corps mardi.

Newspapers in French

Newspapers from France