Une mobilité à deux vitesses
Les Français changent-ils souvent de métier ? Une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) apporte un éclairage sur cette interrogation. Pour chaque travailleur étudié, les auteurs de l’étude ont comparé le métier exercé en 2015 par rapport à celui exercé en 2010. L’échantillon de 13 900 personnes permet d’avoir une bonne représentativité des 17,1 millions de Français qui étaient en emploi à cette période. Ainsi, 22 % des personnes en emploi ont changé de métier entre 2010 et 2015. Ce changement concerne d’abord les plus jeunes (2029 ans) et les salariés en CDD. « Pour les personnes en début de carrière, plus souvent touchées par le déclassement, un changement d’emploi peut constituer une opportunité de rattrapage », note l’étude. Tous les secteurs ne sont pas égaux face à la mobilité. Ceux qui travaillent dans le domaine de l’électroniqueélectricité, de l’artisanat… sont nombreux à avoir changé de métier en cinq ans (environ 30% des effectifs). A l’inverse, des domaines professionnels comme l’agriculture, la pêche, la santé ou l’enseignement sont peu synonymes de mobilité (entre 5 et 15 % des effectifs ont changé d’emploi). Selon les auteurs de l’étude, les métiers qui nécessitent «un fort investissement [humain] à l’entrée» doivent être « rentabilisés » via une carrière longue.
Reste une question importante. La mobilité est-elle bénéfique pour ceux qui changent de métier? La réponse est plutôt positive. Quatre personnes sur dix qui ont un nouvel emploi appartiennent à un groupe social plus élevé qu’auparavant.