20 Minutes (Montpellier)

Le feu toujours allumé

Un an après la mort du chanteur, les fans entretienn­ent toujours la flamme. D’autres se sont même découvert, ces derniers mois, une véritable passion pour l’artiste.

- Jérôme Diesnis

Le 5 décembre 2017, la vie d’André Tarroux a basculé. Ou plutôt celle de Richy. Le sosie avait déjà du succès du vivant du Taulier. Mais depuis son décès, les demandes ont explosé. « Je refuse pas mal de dates, c’est impossible sinon. Chanter Johnny Hallyday, pour les cordes vocales, ce n’est pas chanter Carla Bruni. » En un an, il s’est produit 200 fois, deux fois plus qu’en 2017. Une vie de dingue, comme celle de son idole. Car à travers cet habitant de Pignan, c’est bien sûr Johnny Hallyday que les fans viennent voir et écouter. Conserver vivante son image et les souvenirs parfois de toute une vie. « Aujourd’hui, les deux tiers des spectateur­s sont des fans du Boss. La proportion était inverse de son vivant. Dans mes concerts, il y a une émotion nouvelle », explique-t-il, avec une anecdote pour illustrer son propos. « L’autre jour un type vient me voir après le spectacle : 2 m de haut, dans les 160 kg, tatoué, crâne rasé… Je me suis dit qu’il venait me fracasser… Mais non, il m’a pris dans ses bras et s’est mis à pleurer. » Parce qu’il est d’abord un artiste, Richy se produit depuis quarante ans. Dont vingt-quatre dans la peau de l’idole des jeunes. Lors de sa tournée aux Antilles, début décembre, il a été se recueillir sur sa tombe, à Saint-Barth. Chanter Johnny, c’est transmettr­e de l’émotion, même à l’autre bout du monde. Mais Richy refuse de s’imaginer dans un rôle trop grand pour lui. « Je ne suis qu’une passerelle entre le public et Johnny. Rien de plus. Je fais mon métier. Je n’ai aucun devoir. J’ai trop de pudeur et de respect envers Johnny Hallyday pour ça. »

Pourtant, tout a changé. Une immense acclamatio­n accompagne son entrée sur scène. « A travers moi, les gens lui rendent hommage. Je suis très heureux et très fier de transmettr­e l’amour de Johnny pour son public. Cet énorme applaudiss­ement à mon entrée en scène, je ne l’avais pas avant. Il était tellement aimé… Le public est tellement chaleureux que j’en récolte un peu les miettes. » Des miettes d’un gros festin. Au décès de la star, ils sont des dizaines à s’être découvert une vocation soudaine. Le diable reconnaîtr­a les siens, comme aurait dit le Boss.

En attendant, l’avenir de Richy semble assuré. « C’est parti pour durer. Quand tu vois que quarante ans après la mort de Cloclo, on lui rend encore hommage, alors que sa carrière a duré quinze ans... On imagine mal les hommages à Johnny s’arrêter alors qu’il a eu soixante ans de carrière. Pour nous les fans, il ne peut pas être parti. Il n’y aura plus jamais de tournées, mais il sera toujours là. » Et Richy espère bien aider à perpétuer le mythe.

« Je suis fier de transmettr­e cet amour. »

Richy

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Au Stade de France, en 1998.
 ??  ?? Lors de sa tournée aux Antilles, Richy s’est recueilli devant la tombe du Boss.
Lors de sa tournée aux Antilles, Richy s’est recueilli devant la tombe du Boss.

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