Les commerçants craignent le pire avant l’acte 9
Economie Les commerçants du centre-ville, très touchés par la crise sociale en France, redoutent de nouveaux débordements samedi
Les scènes de guérilla urbaine des deux précédents samedis, et plus particulièrement du 5 janvier, ont laissé des traces. Nombreux sont les commerçants rencontrés par 20 Minutes qui s’inquiètent de l’atmosphère pour le premier samedi des soldes. Même si la plupart envisagent d’ouvrir malgré les menaces de nouveaux débordements. Quitte à fermer en catastrophe. « D’ailleurs je tiens à préciser que ce sont les “gilets jaunes” qui nous ont aidés à ranger les tables samedi dernier. Il ne faut pas les confondre avec les casseurs », explique la propriétaire d’un café de la place Jean-Jaurès. Cette place, mais aussi la rue de la Loge, la rue de l’Aiguillerie ou les abords de la gare, avaient fait l’objet de violents affrontements. Les vitrines et mobiliers de nombreux commerces y ont été détériorés. Epargné jusqu’au dernier samedi de décembre par la violence urbaine, Montpellier, à l’instar de plusieurs métropoles de France, a été rattrapé par le bras de fer entre manifestants et forces de l’ordre en marge des rassemblements des « gilets jaunes ».
Chiffre d’affaires réduit de 40%
« Oui on est inquiets, reconnaît Valérie, gérante d’un magasin de prêt-à-porter. Les gens n’ont pas du tout consommé en novembre et décembre. Sur le fond, je suis solidaire des “gilets jaunes”. Mais nous ne sommes pas des multinationales, nous souffrons nous aussi des taxes, des charges qui nous étranglent. Et pourtant nous sommes les premières victimes du mouvement. » Selon une étude de la CCI de l’Hérault, la baisse moyenne de fréquentation et de chiffre d’affaires des 700 entre- prises consultées s’élève à 40 %. « On espère que les soldes vont nous aider à remonter la pente, souligne Patricia, qui tient une boutique dans l’une des grandes rues commerçantes. Mais généralement, dans le commerce, ce qui est perdu est définitivement perdu. Si on assiste aux mêmes scènes que samedi dernier, la situation va devenir très compliquée. » Philippe Saurel, le maire (DVG) de Montpellier, a demandé à l’Etat une réponse forte pour assurer la sécurité des biens et des personnes dans la ville.