Exit le plastique, les barquettes se recyclent
Cantines Depuis lundi, à Montpellier, des contenants en cellulose végétale sont utilisés
Adieu, le plastique. Depuis lundi, la ville de Montpellier a supprimé toutes les barquettes en plastique des cantines des écoles. Elles ont été remplacées par des contenants biocompostables en cellulose végétale, fabriqués par une entreprise française, qui seront jetés après les services. Ces nouveaux emballages alimentaires, au nombre de 900 000 chaque année, seront désormais entièrement recyclés à l’usine Améthyst, et transformés en compost ou en bio gaz pour le secteur agricole.
Pour la commune, cela représente un coût supplémentaire de 60 000 € par an. « C’est un plus pour la santé des enfants, car ces barquettes ne délivrent pas de molécules néfastes lorsqu’elles sont réchauffées », indique Marie-Hélène Santarelli, l’élue en charge de l’alimentation durable. Car oui, exposé à la chaleur, le plastique peut s’avérer dangereux pour l’organisme. « Ces barquettes en plastique produisent des tonnes de perturbateurs endocriniens, notamment des phtalates », indique le professeur et endocrinologue pédiatrique au CHU de Montpellier Charles Sultan, spécialiste renommé des perturbateurs endocriniens. « Leur suppression est une avancée, note le médecin. Cependant, ne crions pas victoire trop tôt. La barquette n’est qu’un élément dans le problème grave des perturbateurs endocriniens dans les cantines. » Bien que la santé des plus petits soit au centre de cette mesure, pour Marie-Hélène Santarelli, le remplacement des barquettes, mis en place à Montpellier après plus d’un an de test, est aussi un enjeu écologique. « Nous devons lutter contre les composants plastiques », confie l’adjointe au maire.
Si la ville de Montpellier fait figure de pionnière dans la suppression totale des barquettes en plastique dans les cuisines des cantines, d’autres grandes villes ont déjà annoncé leur intention de s’y mettre. A Lille, le remplacement des barquettes a commencé. La maire Martine Aubry (PS) a dit son intention en début d’année de supprimer le plastique dans l’ensemble des cantines « d’ici 2020 ». A Toulouse, les nouvelles barquettes en cellulose sont en phase d’expérimentation, elles devraient s’installer dès le mois de mars dans les cantines. A Strasbourg, des restaurants scolaires ont dit adieu en 2017 au plastique pour les contenants (et les couverts), remplacés par de l’inox. A Nantes, c’est à l’étude. A Bordeaux, aussi. Par ailleurs, dans la banlieue bordelaise du Haut-Médoc, six communes passeront aux barquettes 100 % végétales dans les cantines d’ici la fin du mois de juin.
« Ces barquettes en plastique produisent des perturbateurs endocriniens » Charles Sultan, endocrinologue pédiatrique