Un accord syndical est-il possible ?
La mission des partenaires sociaux ne s’annonce pas simple, alors que s’ouvrira fin janvier une conférence qui charge les organisations professionnelles de se mettre d’accord sur les modalités du financement des retraites.
Revenir à « 63 ans » ?
« S’il y a un accord, il sera minoritaire, étant donné la situation syndicale », estime Dominique Andolfatto, professeur de sciences politiques à l’université de Bourgogne. «Il n’y a que la CFDT qui peut vraiment toper, ajoute Bertrand Martinot, expert des retraites au sein du think tank libéral Institut Montaigne. Il y a aussi l’Unsa, mais elle n’est pas représentative au niveau national.» Les syndicats contestataires, comme la CGT, FO, Sud et FSU, n’iront pas « pour faire de la présence, ils vont aligner quelques arguments », note Dominique Andolfatto.
Pour Bertrand Martinot, la CFDT détient les clés d’un éventuel accord, avec «des mesures de bricolage de court terme en mobilisant le fonds de réserve pour les retraites, en affectant des taxes au financement des retraites. Peut-être que le point de sortie, c’est de revenir à 63 ans avec un cocktail de mesures un peu pipeau. »
Mais Bertrand Martinot met en garde : « Ces mesures reviendraient à creuser des trous ailleurs pour boucher celui des retraites» et «mobiliser un fonds de réserve pour financer des dépenses courantes, ça n’a pas de sens». Mais l’enjeu pour le gouvernement est d’avoir «un accord ou, au moins, un relevé de conclusions communes qui seraient acceptables par les syndicats réformistes», juge le professeur. Enfin, dans l’hypothèse où l’accord signé n’est pas bon, le gouvernement acceptera-t-il de le reprendre?