L’enquête se poursuit pour retrouver le ou les premiers cas de coronavirus en France
Comment l’enquête se déroule-t-elle en France lors d’une épidémie?
Comment retrouver le « patient zéro », cette première personne infectée par un agent pathogène ? C’est l’un des défis que doivent relever les médecins qui tentent de remonter jusqu’à la première personne atteinte par le coronavirus Covid-19 France. Car, pour le moment, on ne sait toujours pas comment les deux patients vivant dans l’Oise ont été infectés. Seul indice : ils vivent et travaillent dans un rayon de 40 km.
L’entourage interrogé
« C’est une démarche épidémiologique plutôt banale, qui a deux objectifs, explique Anne-Marie Moulin, chercheuse au CNRS. Scientifique, pour mieux comprendre la maladie et comment elle se transmet. Et médicale, pour éviter les transmissions. » Dès qu’une personne est hospitalisée pour un Covid-2019, elle est contactée par l’agence régionale de santé (ARS) dont dépend son hôpital et doit répondre à un questionnaire précis pour retracer son parcours depuis l’apparition des symptômes. « On prend en compte l’itinéraire hospitalier, et on interroge l’entourage, les collègues, les proches, la famille, pour reconstituer le parcours des 14 derniers jours de la personne contaminée», a précisé Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, mercredi.
« Cette recherche de “cas contacts” est toujours la même, quelle que soit l’épidémie, assure-t-on à l’ARS d’Ilede-France, chargée de l’enquête pour l’Oise. Ce qui n’est pas standardisé, c’est le questionnaire, réalisé il y a quelques jours par l’ARS et Santé publique France.» La notion de niveau de contagion de la maladie est primordiale. Ainsi, l’indice de contagiosité du coronavirus se situe entre 1,5 et 3,5 [ce qui signifie qu’une personne infectée contamine en moyenne entre 1,5 et 3,5 autres personnes], celui de la rougeole à 9.
Côté aval, ensuite, les « cas contacts » sont suivis de près par les épidémiologistes de l’ARS, qui pilotent ces
enquêtes dans l’Hexagone. Une fois identifiées, ces personnes sont contactées par téléphone et classées selon leur niveau de risque : « négligeable », « faible », ou « modéré à élevé ». Pour le premier cas, on ne fait rien. Ensuite, « si le risque est faible, on va dire à la personne qu’elle doit se surveiller, explique-t-on à l’ARS d’Ilede-France. Elle doit joindre l’ARS par téléphone si elle a des symptômes, mais, sinon, elle ne change rien à sa vie. Troisième cas de figure : les personnes qui ont passé plus d’une heure à moins d’un mètre du patient. Elles sont placées à l’isolement et doivent prendre leur température et appeler tous les jours, même si elles n’ont pas de fièvre. »