De nouvelles pistes cyclables sur la voie de la pérennisation
Michaël Delafosse s’est engagé pour 300 km de voies cyclables dans la métropole
A Montpellier, des plots jaunes, parfois rouges, fleurissent sur les avenues. La commune et la métropole ont mis en place des pistes cyclables temporaires, annonciatrices d’aménagements consolidés. Mais où va la capitale héraultaise en matière de voies réservées au vélo ? Michaël Delafosse (PS), maire et président de l’intercommunalité, s’est engagé durant la campagne à réaliser 300 km de pistes cyclables, à l’échelle de la métropole. Aujourd’hui, il y en a un peu plus de 160 km.
« Elargir l’offre »
« Lorsque nous avons été élus, nous avons pérennisé l’expérimentation sur les aménagements cyclables transitoires, explique Julie Frêche (PS), élue métropolitaine aux transports et aux mobilités actives. Cela correspond à 7,52 km de voies en site propre et 9,82 km de voies mixtes », où bus, vélos ou encore véhicules de secours partagent la route. « L’ambition, c’est de rendre ces aménagements définitifs, mais nous avons tout de même besoin de consolider les données et les chiffres de fréquentation », souligne l’élue. Parallèlement, Montpellier oeuvre à effacer la discontinuité des pistes cyclables, véritable plaie dans la capitale héraultaise, qui fait râler les cyclistes.
Et la voiture, dans tout ça ? Car pour les automobilistes, ces nouvelles pistes cyclables divisent bien souvent les voies de circulation par deux. « Avant, Montpellier était déjà bien, bien embouteillée, cela va forcément être pire, confie Serge Viguier, président de la Fédération départementale des taxis de l’Hérault. Pour nous, et pour les clients, c’est une perte de temps. Pour l’instant, il y a des tensions à certaines heures. Mais quand tout le monde aura vraiment repris le travail, dans quelques jours, cela risque de devenir très compliqué. » Pour Manu Reynaud (EELV), adjoint au maire de Montpellier chargé du nouveau plan de circulation, « nous sommes dans une période de mutation ». « Les bouchons, c’est comme le froid, il y a le froid, et le froid ressenti, confie l’écologiste. Il y a les bouchons, et les bouchons ressentis. Nous ne sommes pas à Marseille, ni à Paris. Nous sommes bien conscients qu’il y a des gênes, qui sont dues à des pratiques qui doivent changer. Nous souhaitons rendre la ville aux habitants, aux piétons, aux vélos. »
« Nous comprenons très bien que certaines personnes sont obligées de prendre la voiture, complète Julie Frêche. Ce que l’on veut, c’est élargir l’offre de transports. Il doit y avoir un partage de la voirie entre le piéton, le cycliste et l’automobile. Il n’est pas question d’interdire la voiture à Montpellier, mais de partager la voirie. » Dans les prochains jours, une campagne de communication est prévue pour expliquer aux habitants ce « partage » de la route qui révolutionne le paysage montpelliérain.