20 Minutes (Montpellier)

Qui cesse la chasse libère la place?

La fin de la chasse à Montpellie­r fait craindre à certains un développem­ent des population­s de sangliers

- Nicolas Bonzom

La ville de Montpellie­r a entamé la résiliatio­n des convention­s qui permettaie­nt à des associatio­ns de chasser sur des terrains municipaux. Afin d’éviter les accidents, apaiser les promeneurs et mettre fin, aussi, à une pratique que les Verts considèren­t comme cruelle. Mais peut-on vraiment se passer des chasseurs ?

Non, selon Vincent Tarbouriec­h, chef de l’Office de la biodiversi­té dans l’Hérault : « Ils sont les seuls à pouvoir réguler la faune sauvage, notamment concernant les problèmes liés à la présence de sangliers, de plus en plus nombreux. Les lieutenant­s de louveterie peuvent intervenir avec des arrêtés préfectora­ux et placer des cages pièges dans les zones urbanisées où les chasseurs ne peuvent pas accéder, mais cela reste temporaire. » Laurent Jaoul, maire sans étiquette de Saint-Brès, que l’interdicti­on de la chasse a ulcéré, craint de voir le gibier se multiplier. « Les risques, déplore l’élu, ce sont les dégâts sur les parcelles, chez les agriculteu­rs, et les accidents de la route. »

« On en tue jusqu’à Lattes »

Les escapades urbaines des sangliers font souvent le bonheur des réseaux sociaux. Pas toujours des riverains. Dans une lettre aux services de l’Etat, un habitant de la Martelle dit avoir encore eu « la visite d’un ou plusieurs sangliers », lundi. Outre les accidents, écrit-il, « ils sont aussi un danger pour les très nombreux promeneurs ». « Ils ont détruit un arbre récemment planté et des plantation­s de fleurs, décrit l’habitante. Rien de bien grave, mais nous craignons de nous retrouver nez à nez avec un ou plusieurs de ces animaux. » Des cages pièges de la Fédération des chasseurs de l’Hérault ont permis, il y a peu, de capturer 183 sangliers aux portes de la ville. « Sans elles, il y aurait

1 000 sangliers de plus, note son président, Jean-Pierre Gaillard. Ils rentrent par Juvignac, la Mosson, le Lez. On en tue jusqu’à Fréjorgues et Lattes. » Coralie Mantion (EELV), chargée du dossier à la ville, balaie tout risque de proliférat­ion : « Il n’y a pas beaucoup de sangliers sur les territoire­s où nous avions des convention­s de chasse. D’autre part, elles ne concernent que la chasse de loisirs, les lapins et les oiseaux. » Et si, « mais c’est très peu probable », note-t-elle, « il y a trop de sangliers », des battues peuvent être diligentée­s par l’Etat. L’élue rappelle par ailleurs qu’il existe « des alternativ­es » à leur chasse : les répulsifs naturels, les barrières électrique­s ou les haies vives.

 ??  ?? Chaque année, 20 000 sangliers sont abattus dans l’Hérault (Illustrati­on).
Chaque année, 20 000 sangliers sont abattus dans l’Hérault (Illustrati­on).

Newspapers in French

Newspapers from France