Quelle stratégie privilégier face à la recrudescence des variants du coronavirus en France ?
La stratégie française pourrait évoluer si les vaccins disponibles n’étaient plus assez efficaces face aux variants du coronavirus
Dès l’apparition du Covid-19, la solution pour mettre un terme à la pandémie a résidé dans le développement de vaccins. Mais, quelques semaines après leur arrivée, l’émergence de variants susceptibles de rendre la vaccination moins efficace met à mal l’espoir de retrouver la vie d’avant. En France, les autorités ont décidé de resserrer les mesures sanitaires pour éviter la propagation des variants sud-africain et brésilien. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a notamment fait état jeudi soir de «plus de 300 cas de mutations évocatrices de variants sud-africain et brésilien ces quatre derniers jours en Moselle ». Dans ce contexte, comment adapter la stratégie vaccinale ?
« Pour l’instant, il n’y a pas de changement au regard des variants », indique le ministère de la Santé, qui se fonde sur « les données fournies par les laboratoires ». Seul ajustement opéré, « à Mayotte et à La Réunion décision a été prise de ne pas mettre l’accent sur AstraZeneca en raison de la circulation du variant sud-africain », précise le ministère de la Santé qui, dans ces territoires, mise « sur les vaccins de Pfizer et Moderna, avec une augmentation des livraisons à Mayotte ».
Les industriels sollicités
Pour la task force interministérielle consacrée à la vaccination antiCovid-19, «la priorité est de travailler avec les industriels sur la capacité à se préparer et à adapter si besoin les vaccins actuels, assure-t-on à Bercy. Il faut que l’on prévoie la situation où un vaccin actuel ne fonctionne pas suffisamment sur l’un ou plusieurs des variants ». De leur côté, la plupart des laboratoires travaillent au développement de nouvelles formules. En pratique, « plusieurs options sont possibles : développer entièrement un nouveau vaccin répondant exclusivement aux nouveaux variants. Dans ce cas, il faudrait combiner l’ancien vaccin et le nouveau qui, lui, interviendrait en “boost” [comme une dose de rappel], expose Bercy, qui gère les approvisionnements en vaccins au sein de la task force. L’autre option, c’est de développer un nouveau vaccin qui intègre la première souche – la “souche Wuhan” – et les nouvelles dans un même vaccin, qui serait bivalent ou polyvalent. »