Des classes filles-garçons : le bon mix ?
Si elle ne l’a pas inventé, la décennie 1960 aura vu la généralisation de la mixité à l’école. Mais comment s’est passé cette réunification des filles et garçons, depuis longtemps séparés en classe ?
Une timide rentrée
Lorsque les premières filles arrivent dans les collèges et lycées en 63, le chamboulement est finalement pour tout le monde. Premièrement, les filles restent encore peu nombreuses faces aux garçons. Ce qui n’a pas aidé à leur intégration et leur épanouissement. Certains garçons y voient rapidement une nouvelle concurrence, renforçant alors une attitude offensive dans les classes, où ils accaparent la parole et l’espace. Quant aux professeurs, rares sont ceux qui soutiennent cette avancée progressiste. En réalité, la plupart craignent des rapprochements physiques et les débordements que cela pourrait occasionner. Pour y remédier, les proviseurs ont d’ailleurs tendance à instaurer des règles assez drastiques pour limiter les contacts entre filles et garçons. Mais en réalité, filles et garçons n’auront pas attendu la mixité à l’école pour se parler. Le monde est mixte, et la Nature a déjà fait son oeuvre. Certains détracteurs de la coéducation évoquent alors un nombre accru de grossesses, quand d’autres leur répondent que les flirts estivaux ont lieu en dehors des écoles.
Favoriser les échanges
On parle également de “défloraison psychologique”, mais là encore, pour certains experts, la mixité est aussi l’opportunité d’éviter les désillusions futures, voire de réduire le nombre de divorces ! Rien de plus normal après tout : si l’on apprend très tôt à découvrir et comprendre l’autre, qu’il soit d’un genre différent ou non, cela induit une meilleure compréhension et entente pour les années à venir… La mise en place de la mixité dans les années 60 n’avait pas pour finalité l’égalité des sexes. Elle ne l’a donc pas produit. Cependant, malgré elle, elle aura quand même contribué à l’introduire dans notre société.