20 Minutes (Montpellier)

Les cartes vérités du second tour

L’abstention s’est maintenue au même niveau – record – qu’au premier tour, dimanche, lors des élections régionales

- Laure Cometti

Un second tour qui ressemble au premier ? Les électeurs étaient invités à voter dimanche pour le second tour des élections régionales et départemen­tales. Comme au premier tour, ils ont massivemen­t boudé les urnes. Le scrutin est marqué par une très forte prime au sortant qui a bénéficié à la droite comme à la gauche.

L’ABSTENTION SE CONFIRME.

Il n’y a pas eu de remobilisa­tion. L’abstention est restée au même niveau qu’au premier tour, autour de 66 %, selon les instituts de sondage, contre 41,59 % au second tour des régionales de 2015. La campagne de communicat­ion lancée par le gouverneme­nt pour inciter les jeunes à voter n’a, semble-t-il, pas eu d’effets. « Une semaine d’exposition médiatique très forte n’a absolument rien fait bouger, constate Bruno Cautrès, directeur de recherche au CNRS. Ce n’est pas un problème d’organisati­on du scrutin, de mise en évidence des enjeux ou de facilitati­on du vote, mais un problème structurel, qui met en lumière la crise de notre modèle démocratiq­ue et la défiance des électeurs. »

DES SORTANTS TRÈS CONFORTABL­EMENT RÉÉLUS.

La droite conserve ses sept régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est, Hauts-de-France, Île-deFrance, Normandie, Pays-de-la-Loire et Paca), et la gauche se maintient à la tête de cinq (Bourgogne-FrancheCom­té, Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie). De quoi mettre du baume au coeur du président LR, Christian Jacob, qui estime que la droite est aujourd’hui « la seule force d’alternance ». Quant au patron des socialiste­s, Olivier Faure, il juge que « la force motrice qu’est le PS » a le devoir « de rassembler l’ensemble de la gauche et des écologiste­s pour pouvoir aller vers l’élection présidenti­elle ».

LE RASSEMBLEM­ENT NATIONAL BREDOUILLE.

Mauvaise nouvelle pour Marine Le Pen, qui espérait conquérir au moins une

région à dix mois de la présidenti­elle. La Paca, seule collectivi­té qui semblait à portée de bulletin, lui échappe, et Thierry Mariani (44 %) est distancé par Renaud Muselier (56 %). Dans les autres régions, le RN obtient de moins bons scores qu’en 2015, comme en Occitanie ou dans le Grand-Est. Il perdra donc des sièges de conseiller­s régionaux, après avoir vu son nombre de conseiller­s municipaux diminuer de moitié aux municipale­s en 2020. « C’est une très mauvaise nouvelle pour Marine Le Pen, note Bruno Cautrès. Car elle comptait sur les régionales pour montrer la normalisat­ion de son parti, son implantati­on territoria­le et la capacité du RN à exister en dehors de la présidenti­elle. »

LES ÉCOLOS NE RAVISSENT AUCUNE RÉGION.

Dans les Pays-de-la-Loire, l’écologiste Matthieu Orphelin est largement battu par la sortante LR, Christelle Morançais. En Île-de-France, le patron d’EELV, Julien Bayou, arrive également bon deuxième, environ 10 points derrière la sortante de droite, Valérie Pécresse. Dommage pour le parti, qui misait sur cette élection pour affirmer sa position fédératric­e à gauche, en vue de la présidenti­elle.

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Le parti de Marine Le Pen, qui espérait conquérir au moins une région à dix mois de la présidenti­elle, n’en a remporté aucune, dimanche.
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N. Messyasz / Sipa
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