L’ADN sur les os est bien celui de Lucas Tronche
Les analyses ont révélé que les ossements découverts en juin sur une falaise sont bien ceux de l’adolescent disparu
Cela ne faisait plus guère de doute, pour les enquêteurs, depuis plusieurs semaines. Les premiers résultats de l’expertise génétique ont dissipé leurs dernières incertitudes : le corps retrouvé en juin, à Bagnols-surCèze, est bien celui de Lucas Tronche, a indiqué jeudi Eric Maurel, le procureur de la République de Nîmes.
Six ans de mobilisation
L’ADN de l’adolescent, disparu en 2015 alors qu’il devait se rendre à la piscine, a été retrouvé « sur certains des ossements », confie le magistrat. Plusieurs objets appartenant, ou pouvant appartenir au jeune homme, avaient également été découverts non loin de la maison où il vivait avec sa famille. Notamment un sac à dos, un blouson, une montre et un téléphone portable, qui est en cours d’exploitation par les enquêteurs.
Désormais, s’ouvre une nouvelle phase des investigations : comment Lucas Tronche est-il mort ? « Au regard des éléments retrouvés, et dans l’attente des expertises médico-légales, il est impossible de privilégier une hypothèse plutôt qu’une autre », avait confié le procureur, quelques heures après la découverte des indices.
Une chute accidentelle ? Un suicide ? Une tierce personne ? Selon le magistrat, « la configuration du terrain permet difficilement d’envisager que quelqu’un ait transporté le corps depuis le bas de la falaise jusqu’au point le plus haut. Mais on ne peut pas non plus l’écarter. » Mais l’enquête promet d’être difficile. « Le corps est resté dans la nature, avait confié Eric Maurel. Et la nature est passée par là. Les animaux sont passés par là. Quels sont les éléments qui relèvent d’éventuels coups, des résultats de la chute ou de l’intervention de la nature ? Seuls les spécialistes pourront, peut-être, nous le dire. » Depuis 2015, le travail des enquêteurs a été marqué par de fausses pistes. Celle d’un homme, qui a envoyé de fausses lettres donnant des nouvelles de l’adolescent à ses parents, entre 2015 et 2016, avant d’être condamné. Puis, en 2016, d’un homme chauve, tatoué sur les deux avant-bras, qui aurait été aperçu à proximité du lieu de la disparition de Lucas Tronche. Il a été retrouvé, et mis hors de cause. Mais aussi la piste de Nordal Lelandais, explorée, puis écartée.
Pendant six ans, la mobilisation fut totale, pour tenter de retrouver la trace de l’adolescent. Des milliers de bénévoles ont contribué à diffuser son visage, partout en France. Sans savoir que son corps serait finalement retrouvé à 1 km de sa maison, sur une falaise escarpée, un endroit où il aimait ramasser des pierres. Sa passion.