20 Minutes (Montpellier)

« La musique, c’est libérateur »

Avec « Roue libre », la chanteuse Léa Castel sort un deuxième album très intime

- Propos recueillis par Clio Weickert

Voilà treize ans que ses fans l’attendaien­t. Après l’énorme succès de Dernière Chance, avec Soprano, un passage remarqué dans « Popstars », puis son premier album en 2008, Léa Castel s’était faite très discrète. Jusqu’à ce vendredi. La chanteuse et musicienne revient avec Roue libre, où elle se livre sur ses blessures et ses déceptions sentimenta­les, mais aussi sur le bonheur retrouvé.

Que s’est-il passé pour vous ces dernières années ?

Sur mon premier album, ça s’est bien passé officielle­ment mais, officieuse­ment, j’aspirais à plein d’autres choses. J’étais un peu cantonnée dans quelque chose qui ne me convenait pas forcément. En même temps, je n’arrivais pas à trouver ce que j’avais envie de donner. Puis, j’ai fait de la compo pour les autres, ce qui a ajouté une autre difficulté, celle de ne plus trop savoir ce que, moi, je valais. Trouver un équilibre pour soi est très compliqué par la suite. L’un des premiers titres que vous avez sortis s’intitule « Pas tout compris », avec Gringe, où vous parlez de votre ancienne histoire d’amour...

On a eu une telle histoire d’amour, et un coup de coeur humain avant tout, que cette histoire nous a un peu dépassés. J’ai écrit exactement ce que j’ai ressenti quand on s’est séparés. Nous sommes toujours très proches et très amis. Annoncé comme un feat, Gringe apparaît finalement en choeur. Un clin d’oeil pour vous à l’époque où on vous appelait pour accompagne­r des artistes rap ? C’est vrai qu’en studio on se faisait la blague en disant qu’il était ma choriste ! Moi, quand on me le disait, ce n’était pas une blague ! Il n’y avait qu’avec lui que je pouvais me permettre ça. Je trouve ça génial de renverser un peu les codes. Mais il faut quelqu’un qui joue le jeu.

Vous êtes connectée à différente­s génération­s de chanteuses sur les réseaux sociaux, Hélène Ségara, Amel Bent, mais aussi Marie Plassard ou Hoshi. Êtes-vous toutes liées les unes aux autres ? On se soutient énormément, on s’épaule, on se donne des coups de main quand on peut. C’est du partage, que ce soit amical ou musical. C’est aussi pour ça que j’ai invité Jenifer sur l’album. Je ne me voyais pas faire un album sans représente­r cette connexion qu’on a entre meufs du milieu.

Dans cet album, vous abordez cette relation compliquée avec votre père. Était-ce important pour vous de lui délivrer ce message ? C’était important de me le délivrer à moi-même. Dans ce morceau, j’ai essayé de trouver les mots justes pour me libérer de ce que je ressens. Ces choseslà, je les lui ai déjà dites, il ne va pas les découvrir. On ne choisit pas sa famille et, pourtant, on l’aime, c’est viscéral. Il y a un truc incontrôla­ble. Mais c’est vrai que ça a été compliqué parce que ça fait partie de mon intimité et que je suis très discrète sur ma vie.

À la fin de cet album, on a le sentiment que vous êtes plus en paix avec vous-même... Tellement ! La musique, c’est libérateur, qu’on l’écoute ou qu’on la crée. C’est quelque chose qui nous dépasse, je suis toujours fascinée par ce que ça procure comme émotions à chaque fois.

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Cela faisait treize ans que Léa Castel n’avait pas sorti un album. A. Joseph
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