« On est exposés à des dizaines de pesticides » « Dans le bio, un seul pesticide fait partie des “potentiellement dangereux ”. »
Quels sont les effets de ces molécules sur la santé des consommateurs ? Le bio est-il vraiment épargné ?
Être consommateur, c’est un travail à part entière. Et il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans la jungle des réglementations. Pas de panique ! 20bMinutes et son partenaire l’UFC-Que choisir sont là pour vous aider, en répondant à vos questions dans le « Brief Conso ». Cette semaine, avec Elsa Abdoun
(photo), journaliste à Que choisir, c’est au tour de l’impact des pesticides sur la santé des consommateurs.
Quel est le seuil légal admis ?
Que les pesticides soient autorisés ou interdits, il y a des plafonds à respecter, qui sont à des doses vraiment faibles et que la plupart des aliments respectent. Cependant, les pesticides mutagènes et certains perturbateurs endocriniens ou cancérigènes peuvent agir, même en dessous des plafonds réglementaires. De plus, il existe bien un « effet cocktail ». Chaque jour, on est exposés à des dizaines de ces pesticides, et il y a un risque de synergie avec des effets très concrets sur la santé du consommateur.
Manger bio diminue-t-il le risque d’ingérer des pesticides ?
Oui, consommer des produits bio permet de limiter son exposition aux résidus de pesticides : ils sont quatre fois moins contaminés que dans l’agriculture conventionnelle. Dans le bio, une soixantaine de pesticides sont autorisés, et un seul fait partie des pesticides « possiblement dangereux ». Il existe aussi des produits labellisés « sans pesticides », qui semblent tenir leurs promesses.
Quelles maladies peuvent survenir après leur absorption ?
Il y a des risques de maladies comme le diabète de type 2, l’obésité, etc. On peut également citer le lymphome non hodgkinien, un cancer reconnu « maladie professionnelle liée à l’exposition aux pesticides » chez les agriculteurs. Dans les deux seules études menées sur le sujet, on constate que ce cas de cancer est diminué chez les consommateurs de bio. Il ne faut pas arrêter de consommer des produits végétaux pour autant, même si on n’a pas les moyens de se payer les versions bio ou labellisées « sans pesticides », car ils sont très favorables à la santé.