MONEY JUNGLE, NOTRE FEUILLETON
David d’Équainville (éditeur et auteur) et Pascal Henry (journaliste d’investigation et réalisateur) ont raconté dans la saison 1 de Money Jungle, une série librement inspirée de faits réels, les aventures d’une jeune avocate fascinée par les complaisances achetées par l’argent de son employeur milliardaire, l’oligarque Oleg Chestov. Dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la saison 2 suit les traces du milliardaire, occupé à mettre à l’abri sa collection de chefs-d’oeuvre et le reste de sa fortune.
Résumé de l’épisode 1 : interdit de survol du ciel américain avec son jet, l’oligarque Oleg Chestov est obligé de prendre un avion de ligne en compagnie de sa fidèle avocate d’origine ukrainienne, Olga Amakhtova. Il s’inquiète de sa fortune, malgré les précautions prises pour échapper aux saisies visant ses pairs, les Russes ultrariches.
Un don pour l’impunité
En route pour l’île de Chypre par la voie des airs, Oleg Chestov ne compte pas se laisser confisquer son magot par la guerre. Il a pour lui mobilité, crédit et passeports. La chasse aux avoirs russes peut bien patienter un peu avant de le désigner
comme cible à abattre. Mais l’oligarque est confiant. Si la richesse lui a appris quelque chose, c’est de toujours pouvoir compter sur l’appétit insatiable des gens pour l’argent. Repu, un bipède a moins tendance à mordre.
« Le monde traverse des moments difficiles… », dicte Chestov à son téléphone. Il prépare le brouillon du communiqué concernant le don qu’il envisage de faire à la Croix-Rouge du Royaume en faveur des réfugiés ukrainiens. Depuis les bombardements russes, le contexte s’est beaucoup dégradé pour les oligarques. Faire un don au célèbre bal caritatif en s’affichant aux côtés des opprimés lui donnera sans aucun doute un sursis. Autant éviter de se retrouver sur la liste noire des biens russes à saisir. Sans bateau ni avion, Chestov ne donne pas cher de sa peau. « On dit souvent que rien ne sert de parler si l’on ne joint pas le geste à la parole », poursuit-il. Elle est loin l’époque où le prince cherchait sa compagnie et son argent. C’était avant que le marchand du Léonard de Vinci, qui lui avait vendu le tableau le plus cher du monde, ne gagne tous ses procès contre lui. « J’aspire à ce que le monde retrouve paix et unité… ». Il était tout de même mieux loti lorsqu’il jouait l’agent dormant, prêt à rendre service au maître du Kremlin. Tout le monde était content. Il n’avait pas grand-chose à faire, sinon à profiter de sa fortune. (à suivre)