MONEY JUNGLE, NOTRE FEUILLETON
David d’Équainville (éditeur et auteur) et Pascal Henry (journaliste d’investigation et réalisateur) ont raconté dans la saison 1 de Money Jungle, une série librement inspirée de faits réels, les aventures d’une jeune avocate fascinée par les complaisances achetées par l’argent de son employeur milliardaire, l’oligarque Oleg Chestov. Dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la saison 2 suit les traces du milliardaire, occupé à mettre à l’abri sa collection de chefs-d’oeuvre et le reste de sa fortune.
Résumé de l’épisode 3 : arrivé à Chypre en provenance des USA, OIeg Chestov respire à nouveau. Muni de son passeport chypriote, il se sent en sécurité sur l’île, à l’abri des sanctions contre les oligarques. Sur place, son comparse, Serguey Zebuchenko, général du FSB, les services secrets russes, est déjà au téléphone, aux ordres.
Un voyage à 20 millions
« – Bonjour Olejka, dit le général du FSB à Oleg Chestov.
– Bonjour Serguey. La ligne est cryptée ?
– Oui, j’appelle d’un Taïga.
– Un téléphone de Kasper ?
– Oui, dit Zebuchenko.
– Je l’ai croisé au dernier Grand Prix du royaume, il était sponsor de la Scuderia Ferrari. Il assurait aussi la protection de leurs données.
– Il a toujours su se rendre indispensable et capter la confiance des Européens, dit le général. Il est même partenaire du gouvernement français, chargé de les aider à lutter contre la cybermalveillance. Ce n’est pas pour rien qu’il est un ancien diplômé en cryptologie de la Haute École du KGB. Je l’ai connu là-bas.
– Tout ça, c’était avant l’Ukraine.
– Oui, comme nous, la guerre va l’obliger à revoir sa position. Et l’Amérique ?
– J’ai limité les dégâts. Je reste pour l’instant hors des radars des sanctions américaines. Mais ils en ont profité pour me faire les poches.
– Qui ça ?
– Le vendeur du fabricant d’avions, un Gulfstream que j’avais commandé, le modèle à autonomie de vol rallongée. Avec l’arsenal des mesures contre Moscou, l’intermédiaire ne s’est pas privé de casser le contrat et de garder pour lui les 20 millions d’acompte.
– Je t’avais dit, Olejka, de te méfier des Américains. »
(à suivre)