Les associations d’aide alimentaire s’inquiètent
Loyers élevés, augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentaire… Selon une estimation provisoire de l’Insee, l’inflation en France devrait dépasser les 5 % en mai et atteindre 5,4 % en juin. Cette situation résulte en partie de la guerre en Ukraine et frappe de plein fouet les plus précaires. Actuellement, 7 à 8 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire en France. Aussi, les associations de lutte contre la pauvreté savent qu’elles vont devoir aider davantage de monde dans les mois qui viennent. Pour le Secours populaire, c’est déjà une réalité. « Depuis mi-mars, nous sommes davantage sollicités », constate Houria Tareb, secrétaire nationale de l’association.
Diminution des dons et hausse des prix
L’augmentation prévisible du nombre de bénéficiaires inquiète d’autant plus les associations qu’elles ne savent pas si leurs différentes sources de financement seront suffisantes. « Je redoute un effet ciseaux, c’est-à-dire une augmentation de nos charges accompagnée d’une diminution de nos ressources », explique Patrice Douret, président des Restos du coeur. Or, d’après une étude Ipsos publiée jeudi pour la fondation Apprentis d’Auteuil*, les dons versés l’an dernier aux associations caritatives ou d’intérêt général ont diminué de 30 % par rapport à 2020. Et les associations sont en proie à d’autres difficultés financières, souligne Patrice Douret : « La hausse des matières premières et des produits alimentaires nous touche aussi. Nos coûts d’achats ont augmenté de 10 %. »
Les prochains mois seront donc décisifs, les dons ayant le plus souvent lieu lors du dernier trimestre de l’année. « Le plafond du dispositif Coluche, qui permet une réduction d’impôt de 75 %, a été porté jusqu’à 1 000 € de dons [contre 552 €] en raison de la crise sanitaire, rappelle Patrice Douret. Cette mesure a été prolongée jusqu’au 31 décembre 2023. Il faut qu’elle soit pérennisée. »