20 Minutes (Montpellier)

« Il n’a pas vraiment de compétiteu­r »

Le moustique tigre, vecteur de maladies virales, a été identifié dans 67 départemen­ts de métropole

- Anissa Boumediene

Il remonte vers le nord. Gagne du terrain. Chaque année un peu plus. Déjà largement présent dans l’Hexagone, Aedes albopictus, plus connu sous le nom de moustique tigre, poursuit sa colonisati­on : 67 départemen­ts métropolit­ains ont été placés en vigilance rouge par le site Vigilance moustiques, soit trois de plus que l’année dernière. Meurthe-et-Moselle, Vald’Oise et Loiret sont les départemen­ts supplément­aires où « le moustique tigre a été déclaré officielle­ment implanté et actif », indique Vigilance moustiques. Au total, « près de 70 % des départemen­ts de métropole sont concernés par la colonisati­on », ajoute la plateforme de surveillan­ce. Comment expliquer la progressio­n de cet insecte auparavant présent dans les territoire­s ultramarin­s ? « Le changement climatique, associé à la globalisat­ion, l’urbanisati­on et la déforestat­ion, contribue à l’augmentati­on de la diffusion des maladies à transmissi­on vectoriell­e, en particulie­r celles inoculées par le moustique Aedes albopictus, qui se propage depuis plusieurs années en Europe et en France », rappelle Santé publique France.

« Le moustique tigre est en France depuis 2004, précise Anna-Bella Failloux, entomologi­ste spécialist­e du moustique tigre à l’Institut Pasteur, à Paris. Il a appris à s’adapter à l’environnem­ent qu’il colonise, dans lequel il n’a pas vraiment de compétiteu­r. »

Des craintes « à relativise­r »

Or le moustique tigre « peut transmettr­e les virus de la dengue, du chikunguny­a et du zika », souligne Santé publique France. Alors faut-il s’inquiéter de sa progressio­n et redouter des épidémies virales ? « En métropole, il faut relativise­r, rassure AnnaBella Failloux. Sous nos latitudes, il n’y a pas tellement de craintes à avoir par rapport à la situation du moustique tigre dans les territoire­s ultramarin­s.

Dans l’Hexagone, la situation est simple : ces virus n’existent pas in situ, il faut qu’ils soient importés. » Ceal dit, des cas autochtone­s de dengue, de zika et de chikunguny­a dans l’Hexagone ont déjà été constatés, « ce qui prouve bien que le moustique tigre est vecteur de transmissi­on, insiste Anna-Bella Failloux. Mais cela ne donne lieu qu’à des cas isolés : le maximum qu’on a observé, c’est une douzaine de cas de chikunguny­a à Montpellie­r [Hérault] en 2014.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France