20 Minutes (Montpellier)

Au TQO, tu passes ou t’es K.-0. !

- Antoine Huot de Saint Albin J. Guez / AFP

Dans le sport de haut niveau, non seulement il faut être bon toute la saison et, en plus, ne pas se rater lors des tyrannique­s tournois de qualificat­ions olympiques (TQO). Sinon, c’est bye-bye les Jeux. « C’est quelque chose, se rappelle Laurent Tillie. La pression est dix fois plus forte qu’ailleurs, la même que pour un match pour une médaille mondiale. Si on ne passe pas le , c’est fini, et c’est un rêve de quatre ans qui nous passe sous le nez. » L’ancien sélectionn­eur de l’équipe de France de volley en sait quelque chose. Pour les JO de Rio (2016) et de Tokyo (2021), il est passé à trois reprises (deux en 2016) par la case TQO. Deux fois, lui et son équipe s’en sont sortis avec une qualificat­ion olympique, non sans souffrance. « Lors du premier TQO, sur lequel on ne se qualifie pas, on fait cinq matchs en cinq jours face aux meilleures équipes européenne­s, et on échoue en finale, complète-t-il. C’était inhumain comme tournoi. » Koumba Larroque a également passé des nuits difficiles lors des TQO pour les Jeux de Rio en 2016, qu’elle n’avait pas réussi à disputer. « J’étais tétanisée par l’enjeu, c’était très stressant, se rappelle la lutteuse. Il fallait être dans les deux premières, et, sur les deux TQO, j’avais fini troisième. Si tu rencontres la plus forte de la catégorie au premier tour, tu ne fais pas forcément deuxième, c’est une pression hyper particuliè­re. Mais, mentalemen­t, on sait que ça va être la guerre. »

« Les TQO, c’est tard, mars-avril-mai, donc ça ne laisse pas beaucoup de temps pour se préparer pour les Jeux ensuite », indique Koumba Larroque, qui a cette fois obtenu son précieux sésame dès le mois de septembre, après les Mondiaux. Pire encore pour les archers, qui avaient eu droit à un TQO à seulement un mois des JO de Tokyo en 2021. « Au vu de la date de la compétitio­n, on s’est préparés comme si on allait aux Jeux, détaille l’archer Thomas Chirault. La stratégie, c’était : on donne tout comme si on y allait. »

Des athlètes doivent encore valider leur billet pour Paris 2024. Cela passe souvent par un tournoi de qualificat­ion olympique, où la pression est maximale

« Être là le jour J, à l’heure H »

« Mentalemen­t, tu sais que ça va être la guerre. » La lutteuse Koumba Larroque

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