Et si ce n’était pas lui...
Les affaires qui acculent le candidat posent la question de son remplacement
Empêtré dans les affaires, François Fillon est en mauvaise posture pour la présidentielle. En coulisses, certains préparent déjà son remplacement.
«Je serai candidat à cette présidentielle », a affirmé François Fillon, mercredi. Dans les coulisses de la droite, les manoeuvres ont pourtant commencé pour se préparer à un éventuel retrait du candidat empêtré, entre autres, dans le PenelopeGate. Oui, mais comment serait désigné son remplaçant ?
L’hypothèse Juppé. Pour certains à droite, c’est une question de logique : le candidat arrivé en tête lors de la primaire est hors course ? Prenons le second. « A mon avis, le seul plan B possible, c’est Juppé, parce que, sorti de là, personne n’a la carrure », avance d’ailleurs un cadre LR au Parisien. Mais voilà, rien dans la charte de la primaire n’indique que l’homme arrivé en seconde position sera le nouveau champion de la droite en cas de retrait. De plus, mercredi soir, le maire de Bordeaux a martelé : «En toute hypothèse, je ne serai pas le Plan B.» Ce qu’il avait d’ailleurs déjà indiqué vendredi : « Je n’ai pas du tout l’intention de me lancer dans une opération de repêchage. »
Une nouvelle primaire ? La charte de la primaire comme les statuts des Républicains ne prévoient rien en cas de retrait. Mais, en cas de décès d’un président par exemple, « le conseil national décide, sur proposition du bureau politique, s’il y a lieu d’organiser une primaire en vue de la désignation du candidat à la présidence de la République ». En théorie, il faudrait donc organiser une nouvelle élection. Reste la pratique. « S’ils me le demandent maintenant, ce serait déjà très compliqué. S’ils me le demandent dans quinze jours, ça serait impossible », indiquait au Monde il y a quatre jours Anne Levade, présidente de la Haute Autorité de la primaire.
Un membre de l’instance le confirme à 20 Minutes : « Organiser une primaire prend plusieurs mois. » Or, les candidats à la présidentielle n’ont que jusqu’au 17 mars pour déposer les 500 parrainages.
Une décision interne. S’il n’y a pas de nouvelle élection, reste la possibilité de désigner un candidat en interne. Le député sarkozyste Georges Fenech a dégainé le premier. « Le résultat des primaires est aujourd’hui caduc face à cet événement imprévisible […] qui se situe non seulement sur le registre judiciaire, mais sur le registre éthique et moral », a-t-il lancé au micro de FranceInfo.
Plusieurs possibilités sont envisageables : un vote par le bureau politique, le conseil national, voire un congrès.