L’alternance, un succès constant
La formule gagnante « théorie + expérience = emploi » attire toujours les jeunes
Entre 2014 et 2015, le nombre d’alternants en filière initiale (405 000) est resté stable, d’après les chiffres du ministère de l’Education. Ce qui change ? La proportion d’alternants en études supérieures, qui augmente de près de 4 %. La raison est simple et tient presque en deux mots : insertion professionnelle. Sont concernés tous les diplômes du supérieur : BTS, DUT, licence ou master regroupent plus de 144 000 étudiants en alternance, soit un tiers de l’effectif total. Pour Gwenaelle Le Dreff, directrice du Centre de formation d’apprentis (CFA) inter-universités des pays de la Loire, il y a plusieurs explications. D’abord, « l’apprentissage est perçu comme une garantie d’emploi ». Par ailleurs, il rend plus pratiques des enseignements parfois jugés trop théoriques. Troisième explication : « ça donne un salaire ». Ces arguments, on les retrouve dans les propos d’Etienne Gless, journaliste à L’Etudiant en charge de l’emploi des jeunes. « L’alternance n’est pas une filière au rabais. Entre un jeune formé en de cette façon et un autre, l’alternant trouve plus vite un emploi ». Lui aussi évoque l’intérêt « de financer des études parfois payantes ». A titre d’exemple, il cite « les écoles de commerces, où les frais augmentent. Elles proposent à des élèves méritants la possibilité de faire des études en apprentissage et les frais sont pris en charge par l’employeur ». Les écoles d’ingénieurs aussi sont nombreuses à intégrer des apprentissages. L’Etudiant en liste 120 qui proposent de l’alternance cette année. « Là aussi, il y en a de plus en plus. »
Le marché en demande
Si les écoles se positionnent sur ce créneau, c’est avant tout à l’initiative des entreprises. « Le secteur bancaire est un gros recruteur d’apprentis, l’industrie aussi, ainsi que tout l’écosystème aéronautique », explique encore le journaliste spécialisé. Des filières qui recherchent notamment des profils postbac bénéficiant de « formations au plus proche des innovations », d’après Gwenaelle Le Dreff. Les alternants, à la pointe de la technologie, peuvent « ainsi transmettre leur savoir aux entreprises », ce qui explique la présence de plus en plus importante des apprentis dans les filières supérieures. « L’apprentissage est intimement lié aux entreprises. S’il n’y a pas de demande, il n’y a pas d’alternance. C’est pour ça que les formations sont très attractives pour les jeunes. » En clair, si l’apprentissage a de plus en plus de succès en études supérieures, c’est parce que chaque partie en tire des bénéfices.