Quel avenir pour le delphinarium ?
Un arrêté interdit la reproduction des dauphins captifs, comme au parc Planète Sauvage
Les visiteurs de Planète Sauvage s’émerveilleront-ils encore longtemps devant les dauphins ? C’est la question qui agite la direction du parc de Port-Saint-Père. Car un texte, publié samedi au Journal officiel, pourrait bien bouleverser le destin de Parel, Nouma et des six autres cétacés de la Cité marine. « La reproduction des orques et des dauphins actuellement détenus en France est désormais interdite », a-t-il été décidé.
« Une mauvaise surprise »
Alors qu’environ 280 dauphins seraient actuellement dans des bassins, en Europe (et dans seulement trois parcs en France), cette disposition pourrait donc, à terme, mettre fin à cette captivité. « C’est une grosse surprise et elle n’est pas bonne, confirme Martin Boye, responsable scientifique à Planète Sauvage. Mais la fermeture de notre delphinarium n’est pas à l’ordre du jour. Il nous faut d’abord étudier ce texte et bien comprendre ce que cela implique. » Car selon lui, cette mesure, qui s’inscrit dans un plan visant à améliorer le bien-être des dauphins, ne servirait pas cet objectif. « Nous avons eu deux naissances au parc l’année dernière, ça se passe plutôt très bien, continue Martin Boye. Interdire la reproduction voudrait dire administrer des contraceptifs, ou séparer les mâles des femelles, ce qui irait à l’encontre de la façon dont ils vivent naturellement », craint le scientifique. Pour l’association C’est Assez, c’est bien l’arrêt de mort des delphinariums que signe ce texte. « Les dauphins aujourd’hui enfermés seront les derniers, c’est une première bataille de gagnée, se félicite Luce Boissel, responsable de l’association dans l’Ouest. Mais nous ne voulons pas que ceux-là finissent leur vie en captivité. » L’association rappelle que quatre cétacés sont décédés à la Cité marine, depuis son ouverture en 2009. Comme à de nombreuses reprises, une manifestation sera organisée samedi à l’entrée du parc. « Nous demandons que les dauphins soient transférés dans des sanctuaires marins, c’est-à-dire des baies protégées, ou qu’ils soient carrément remis en liberté. »