Dumoulin et Siffert gardent le temple du HBCN
Siffert et Dumoulin, les deux gardiens du « H », entretiennent une complicité étonnante
Après presque trente ans passés sur un banc, Thierry Anti avoue n’avoir « jamais pris autant de plaisir avec cette paire ». L’entraîneur nantais parle bien de son binôme de gardiens de but : Arnaud Siffert et Cyril Dumoulin. Un duo infernal depuis le début saison. Quand ce n’est pas l’un qui dégoûte les tireurs adverses, c’est l’autre. Samedi, à Saint-Raphaël, Dumoulin a porté le « H » vers le succès (25-26) en réalisant 23 arrêts. Pour autant, ce mercredi, pour la réception de Montpellier à la Trocardière (20 h 45), l’ancien Chambérien n’est pas certain de commencer la rencontre dans la cage. Principe de l’alternance oblige, Siffert devrait (logiquement) être titulaire contre son ancienne formation. « J’ai mon idée pour mercredi », glisse, malicieusement, le coach nantais. Ce dernier n’en dira pas davantage… Siffert ou Dumoulin alors ? Peu importe, répondraient presque les deux intéressés, qui avaient toujours espéré travailler ensemble. « Certains gardiens ne veulent pas laisser leur place ou sont en compétition. Eux, ce n’est pas ça ! », explique Thierry Anti.
Le geste de Siffert
L’harmonie de leur relation n’est pas une vue de l’esprit. « Il y a une telle sincérité dans nos rapports, reconnaît Dumoulin, âgé de 33 ans. Honnêtement, c’est la première fois que je vis ça. Pendant les matchs, on se dit des choses qu’on ne dit pas à d’autres joueurs… » Les deux hommes collaborent en symbiose. « On est amis dans la vie, même si on ne se fréquente pas nécessairement en dehors, raconte Siffert. Bon, on passe tellement de temps ensemble au boulot… On a la même conception des choses, du sport de haut niveau et du poste de gardien de but. La même vision du binôme idéal. » Entre eux, il n’y a ni guerre des goals, ni guerre d’ego. Preuve en est, ce qu’il s’est passé le 27 septembre, à quelques secondes de la fin du match de Ligue des champions contre RheinNeckar Löwen, à 26-26. Très bon, Siffert, de sa propre initiative, a décidé de faire entrer Dumoulin, sur le banc jusque-là. Quelques secondes plus tard, arrêt du second sur un jet de sept mètres, qui est, du coup, passé sous le feu des projecteurs. « En me faisant entrer sur ce dernier tir, Arnaud [Siffert] prenait le risque de me mettre en lumière, si je l’arrêtais, et d’éclipser sa bonne partie. Cela montre son humilité, c’est beau de voir ça ! », lâchait le « héros » de la soirée.