Les fonctionnaires se mobilisent contre les projets de Macron
Insoumis et marcheurs cherchent à rallier lycéens et étudiants à leur cause
Pause déjeuner peu banale, lundi, pour ces étudiants de l’université Paris-X, à Nanterre. A quelques mètres d’eux, Eric Coquerel et Danièle Obono, députés La France insoumise (LFI), essaient de mobiliser les foules contre la réforme du Code du travail, et plus largement contre le gouvernement d’Emmanuel Macron, en les appelant à manifester ce mardi aux côtés des fonctionnaires (lire page ci-contre). Depuis la rentrée, les insoumis partent à la conquête des facs et des lycées. Suivis en cela par les marcheurs.
Groupes d’appui, tracts...
Pour convaincre la jeunesse, le député Ugo Bernalicis (LFI) a affûté ses arguments : « Les jeunes vont en prendre plein la tête (…), ils seront les premiers concernés par le CDI de chantier, qui n’est rien d’autre qu’un CPE dépoussiéré. » Le parti peut également compter sur des « groupes d’appui », une vingtaine de jeunes militants actifs dans les universités de Lille, Montpellier, Clermont-Ferrand, Rennes… « Pour tenir une faculté, quatre ou cinq militants bien organisés suffisent », se réjouit David Guiraud, porte-parole de LFI. En pleine restructuration après le départ d’une grande partie de leurs forces vives (embauchées dans les cabinets ministériels, par exemple), Les Jeunes avec Macron (JAM) essaient eux aussi de s’implanter au sein des milieux étudiants. Eux aussi au travers de référents dans les universités, de la diffusion de tracts et de l’organisation de rencontres avec les députés de la majorité. « Les mouvements de jeunes inquiètent généralement le pouvoir en place, c’est pour cela que le gouvernement prend soin de communiquer assez peu sur la réforme de la sélection à l’université », observe l’historien des mouvements sociaux Stéphane Sirot. Pour déminer la grogne, les marcheurs ripostent sur la baisse des APL, compensée, selon Thomas Lajarge, à l’origine de la cellule En marche ! de l’université de Nanterre, par la suppression de la taxe d’habitation. Ainsi que par la réforme du Code du travail, qui permettra « un meilleur accès au marché du travail pour les jeunes ». « Il y a ceux qui expliquent, et ceux qui bloquent », résume-t-il. « Je doute que cela aboutisse à quelque chose d’énorme, dans les deux camps », balaie Jimmy Losfeld, le président de la Fage, principal syndicat étudiant, qui ne voit dans cette ébullition de rentrée qu’une « volonté de légitimer un discours de politique nationale par la jeunesse ».