La douleur toujours aussi intense des parties civiles
Les proches des victimes ont livré des témoignages bouleversants
La veille, la cour d’assises spécialement composée a longuement entendu Abdelkader Merah. Accusé de « complicité d’assassinats », le grand frère du « tueur au scooter » Mohamed Merah a pu, à quatre reprises, s’exprimer sur les faits reprochés. Mercredi matin, l’audience a donné la parole aux proches des victimes du tueur toulousain. Il y a d’abord les corps meurtris. Comme celui de Loïc Liber, seul militaire à avoir survécu à Mohamed Merah. Présent aux côtés de ses amis du 17e régiment de parachutistes, il a reçu une balle qui a touché les cervicales. Le jeune homme est aujourd’hui tétraplégique. Entendu par la cour en visioconférence – il est toujours hospitalisé –, il a décrit le « combat » qu’est devenue sa vie depuis le 15 mars 2012. « Le fait de ne plus pouvoir remarcher m’est insupportable », décrit-il.
Beaucoup de colère
A la détresse des corps s’ajoute celle des esprits : « Mon mari, qui est dans la salle, et ma fille m’ont sortie du gouffre quand j’ai pensé à rejoindre Imad », confie en larmes la soeur unique du militaire Imad Ibn Ziaten, première victime de Merah. Khadila Legouad, une soeur du militaire Mohamed Legouad, éclate : « J’ai sombré après la mort de mon frère, j’ai découvert un autre monde, celui de la dépression, des psychiatres, psychologues et neurologues depuis cette maudite date du 15 mars 2012. » Colère aussi de voir la religion musulmane « dévoyée » : « Ça, c’est pas l’islam, c’est une couverture pour leur religion qui s’appelle terrorisme », analyse Ahlem Legouad, une autre soeur de Mohamed Legouad. Brandissant une photo de son petit-fils né après l’assassinat d’Abel Chennouf, son père Albert a conclu : « Les Merah ont tué mon fils mais ils ne tueront pas l’amour ! L’amour est plus fort que la mort, et nous, on a choisi l’amour. »