La délinquance hante le Hangar à bananes
Le lieu festif de la pointe ouest de l’île de Nantes a ouvert ses portes il y a dix ans
Le récent décès par noyade de l’étudiant Hugo Poupet, 20 ans, a relancé les interrogations sur les problématiques de sécurité posées au Hangar à bananes. Depuis l’ouverture il y a dix ans du lieu festif de l’île de Nantes, six clients ont trouvé la mort (trois par noyades) après une soirée passée sur le site. Au risque lié à la proximité du fleuve s’ajoutent chaque week-end des faits de violences (rixes, agressions), vols à la tire (smartphones, etc.), vols à la danse, ou vols dans les véhicules, rapporte la police qui constate une « augmentation depuis deux ans des actes de délinquance sur ce secteur ». « La plupart des victimes sont des jeunes personnes devenues vulnérables par la consommation d’alcool ou de drogues. Outre le danger qu’elles présentent pour elles-mêmes, elles sont la cible de délinquants parfois très organisés », explique Yves Costard, chef du service de commandement de la police nantaise. « La concentration d’établissements nocturnes est telle que c’est forcément un lieu d’intervention particulier en ville », confirme le syndicat Unsa-police.
Hyper-alcoolisation
Que faire alors ? Pour isoler davantage de la Loire, les syndicats de police et certains employés suggèrent de rehausser les barrières, « par un système de parois vitrées par exemple ». « Quand un jeune escalade de luimême la barrière, ça devient compliqué de l’empêcher », déplore Yves Costard. Des voix réclament également « davantage de bouées » tout au long du quai. En réponse aux vols et agressions, beaucoup considèrent que le parking n’est « pas assez éclairé ». Les syndicats de police Alliance et Unsa estiment aussi qu’une « présence policière plus soutenue » porterait ses fruits, tout en déplorant des « effectifs insuffisants ». La mairie, elle, insiste sur les dangers de l’hyperalcoolisation. « Les établissements, les amis, tout le monde est un peu responsable. Par exemple, on ne doit pas laisser seule une personne en situation de faiblesse », rappelle Gilles Nicolas, adjoint au maire.