« Les injonctions qui pèsent sur les femmes sont plus fortes »
L’étude montre que les hommes et les femmes jugent ces dernières plus discriminées dans le monde de l’entreprise. La réforme du Code du travail ne risque-t-elle pas d’accentuer cette inégalité en renforçant les accords d’entreprise où les rapports sont moins favorables aux travailleurs, selon les syndicats ?
Non. En aucun cas. Les accords sur l’égalité professionnelle femmeshommes sont sanctuarisés dans les accords de branches, et les indemnités prud’homales en cas de harcèlement sexuel sont déplafonnées. Donc, il n’y a aucun risque pour le droit des femmes au travail.
Prendre un congé maternité est un frein à la progression de carrière pour 4 répondants sur 5, contre 1 sur 2 il y a dix-sept ans, comment l’expliquez-vous ?
Il y a eu une prise de conscience dans les années 2000, qui a permis une plus grande visibilité sur ce sujet. Parallèlement, les injonctions qui pèsent sur les femmes sont plus fortes. On nous dit que, pour être une bonne mère, il faut être pleinement présente auprès de ses enfants, et, en même temps, on a une culture du présentéisme très forte au travail.
Vous venez du monde de l’entreprise. Avez-vous été surprise du harcèlement dans le monde politique ?
En matière de sexisme en politique, j’ai été surtout choquée par beaucoup d’articles qui focalisent sur l’apparence des femmes politiques ou leur vie privée.