Un régime pauvre en déficit à suivre
La Cour des comptes a établi un diagnostic pour soigner l’Assurance maladie
L’Assurance maladie « offre aux Français des services d’une qualité reconnue (…) à des coûts qui ne sont pas soutenables dans la durée ». En une phrase, le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a résumé le défi pour cette branche de la Sécurité sociale, « à l’origine d’une dette sociale de 84 milliards » : faire toujours aussi bien, en coûtant moins cher. Dans un rapport publié mercredi, les Sages ont établi un diagnostic en ce sens. 20 Minutes revient sur quatre points à régler.
Mieux répartir les professionnels dans les territoires.
Le débat sur l’implantation des médecins, des infirmiers ou des kinésithérapeutes, dure depuis des années. Pour la Cour des comptes, mieux répartir ces professionnels sur le territoire permettrait d’économiser jusqu’à 3,2 milliards d’euros par an. Elle propose donc, entre autres, de revoir la règle de la liberté d’installation des médecins. Une idée qui fait déjà hurler le syndicat des médecins libéraux, qui trouve la proposition « inepte ».
Mieux encadrer les tarifs des spécialistes.
Selon le rapport, 45 % des spécialistes exercent en secteur 2 (tarifs libres) et sont donc autorisés à pratiquer des dépassements. Ce qui peut « représenter un obstacle à l’accès aux soins », a fortiori une prise en charge plus lourde en cas de complications. Pour enrayer cette spirale, le rapport préconise d’exclure du conventionnement les spécialistes qui dépasseraient « des règles de plafonnement » à déterminer. Une mesure radicale : une consultation chez un médecin non conventionné n’est remboursée qu’entre 60 centimes et 1,20 € par la Sécurité sociale. Selon la Cour des comptes, « l’insuffisante
Désengorger les urgences.
disponibilité des médecins [de ville] (…) la réduction des gardes et des déplacements à domicile » expliquent l’engorgement des urgences, qui ont enregistré 20,3 millions de passages (+41 % depuis 2001). Les solutions suggérées : conditionner une partie de la rémunération des médecins à l’extension des horaires d’ouverture de leurs cabinets ; créer, à l’entrée des urgences, « une régulation médicale » qui permettrait de ne garder que les cas nécessitant une hospitalisation.
Revoir le prix des médicaments.
Actuellement, les prix sont négociés par le Comité économique des produits de santé (CEPS), qui traite avec les laboratoires pharmaceutiques. Les magistrats estiment qu’il est possible de baisser ces prix en évaluant plus précisément les bénéfices d’un produit mis sur le marché.