20 Minutes (Nantes)

Des questions sans réponses

Un an après le meurtre de la famille Troadec, un suspect a été mis en examen et écroué. Pour autant, l’enquête est loin de faire toute la lumière sur ce dossier.

- Frédéric Brenon

Il y a près d’un an, dans la nuit du 16 au 17 février 2017, Pascal, Brigitte, Sébastien et Charlotte Troadec étaient tués à leur domicile d’Orvault. Si Hubert Caouissin, le beau-frère du père de famille, est passé aux aveux le 6 mars puis a été mis en examen et écroué, plusieurs questions demeurent sans réponse.

Quel est le mobile ? Hubert Caouissin reprochait à Pascal Troadec d’avoir récupéré un héritage de pièces d’or qui auraient dû être partagées en famille. Le suspect a toujours défendu cette version. Problème, bien que la mère de Pascal Troadec ait confirmé l’existence d’un trésor, les enquêteurs n’en ont pas trouvé trace. « Ce scénario n’est pas crédible. Nous pensons que cet or est un alibi », estime Cécile de Oliveira, avocate de la mère et des soeurs de Brigitte Troadec, qui penche plutôt pour une « haine profonde ». « Il a une croyance très forte dans cette histoire de spoliation, ce qui a entraîné cette détériorat­ion des relations familiales », défend Thierry Fillion, avocat d’Hubert Caouissin. Le suspect a-t-il prémédité ses actes ? Hubert Caouissin s’est rendu à Orvault le soir du 16 février afin d’espionner les Troadec. Il raconte être entré dans le garage, muni d’un stéthoscop­e et d’un calepin. Après avoir fait du bruit, il dit s’être s’être retrouvé nez à nez avec le couple Troadec. Se serait ensuivie une altercatio­n confuse au cours de laquelle Hubert Caouissin s’empare d’un pied de biche avec lequel il va « frapper et donner la mort » à toute la famille. Un homme seul a-t-il pu tuer quatre adultes dans une bagarre sans que personne ne parvienne à s’échapper, ni même à prévenir les secours ? Les proches des victimes en doutent. Les enquêteurs cherchent encore à préciser le déroulé des faits, notamment l’ordre des décès. Où est l’arme du crime ? D’après le récit d’Hubert Caouissin, c’est avec un pied-de-biche récupéré à Orvault que les coups mortels auraient été portés. Une version plausible. Sauf que l’arme n’a jamais été retrouvée par les enquêteurs. Le suspect affirme s’en être débarrassé en la jetant par-dessus

le pont de l’Iroise, entre Plougastel et Brest. Malgré des fouilles, elle reste introuvabl­e. Où sont les crânes des victimes ? Selon les explicatio­ns du procureur, les corps ont été démembrés, une partie a été brûlée dans un four de la propriété des Caouissin à Pont-deBuis (Finistère), une autre broyée et enterrée dans des terres humides. Des restes des quatre corps ont bel et bien été retrouvés. Mais il manque toujours certaines parties, en particulie­r les crânes. « Il y a une attente très forte des proches sur ce point », explique l’avocate Cécile de Oliveira.

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La maison des Troadec à Orvault (Loire-Atlantique).
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La maison familiale d’Orvault, où s’est déroulé le drame, le 16 février 2017.

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