20 Minutes (Nantes)

Une oeuvre monstre sous influences

Guillermo del Toro emprunte et rend hommage à de nombreux auteurs dans « La Forme de l’eau »

- Caroline Vié

Guillermo del Toro a gagné la reconnaiss­ance de ses pairs avec La Forme de l’eau. La rencontre d’une femme timide (Sally Hawkins) et d’une mystérieus­e créature aquatique permet au réalisateu­r mexicain de réunir ses obsessions dans un superbe film somme. 20 Minutes s’est penché sur les films et les cinéastes qui l’ont inspiré pour réaliser une oeuvre unique.

Le maître complice : Terry Gilliam.

Guillermo del Toro a beaucoup puisé chez Terry Gilliam. « La richesse graphique de son monde et son côté joyeusemen­t désespéré me touchent tout autant que son sens du romantisme bizarre », reconnaît-il. Le look rétro du film n’est pas étranger à l’univers de l’ancien Monty Python. Quant au méchant incarné par Michael Shannon, il n’est pas sans rappeler celui qu’interprète Michael Palin dans Brazil.

Le râleur de génie : Jean Pierre Jeunet.

Le réalisateu­r du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain n’a pas mâché ses mots pour accuser Guillermo del Toro d’avoir pillé ses oeuvres, dont une scène de danse d’un couple assis sur un lit dans Delicatess­en. Mais La Forme de l’eau se révèle plus sombre que les films de Jeunet qui s’est, lui aussi, largement servi chez Terry Gilliam.

La référence : « La Belle et la Bête ».

L’amour d’une humaine pour un être que le monde extérieur considère comme monstrueux est au centre du récit. « J’ai toujours ressenti une grande empathie pour les monstres, explique le cinéaste. C’est eux que je convoquais à mon chevet pour calmer mes terreurs enfantines. » Cette tendresse pour les laissés-pour-compte affleure dans La Forme de l’eau, qui doit beaucoup à La Belle et la Bête de Jean Cocteau.

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Sally Hawkins (à d.) incarne une jeune femme timide qui s’éprend d’une créature aquatique.

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