20 Minutes (Nantes)

Des migrants expulsés du Tertre et de l’université

Après quatre mois d’occupation, les locaux universita­ires ont été évacués mercredi

- Julie Urbach

Certains ont réussi à trouver un abri pour la nuit mais la majorité « se retrouve à la rue ». Plus d’une centaine de personnes, dont une majorité de migrants, ont été expulsées mercredi matin des locaux universita­ires qu’elles occupaient depuis quatre mois sur le campus du Tertre. Vers 7 h, des dizaines de CRS ont investi le sous-sol du bâtiment de la Censive, puis le château du Tertre, pour en déloger les occupants. L’évacuation s’est faite dans un calme relatif même si un étudiant est monté sur le toit du château, refusant pendant plusieurs heures de quitter les lieux.

« On était à l’abri »

Profitant d’un campus quasi désert en raison des vacances, les forces de l’ordre sont restées sur les lieux pendant une bonne partie de la journée. Beaucoup de migrants aussi, ne sachant où aller. « Plusieurs d’entre nous ont laissé des objets personnels dans le bâtiment. Moi j’ai oublié une paire de chaussures et un chargeur de téléphone, raconte Franklin, 31 ans, exilé du Tchad. Les associatio­ns nous aidaient. On était à l’abri du froid. » « Ils ne gênaient personne, une vraie solidarité s’était organisée, assurent Jessica et Léa, deux étudiantes. C’est vraiment dégueulass­e de faire ça alors que la trêve hivernale est toujours en vigueur. » La trêve peut être contournée lorsque les occupants ont pénétré par effraction dans les locaux. Après avoir longtemps toléré l’occupation, le président de l’université de Nantes avait redemandé, mi-février, l’évacuation à la suite de dégradatio­ns et tentatives de blocus commises par des opposants au projet de réforme de l’université. Les migrants ne participai­ent pas à ces actions mais la confiance envers certains de leurs soutiens, qualifiés de « branche radicale » par le président, était rompue. « Les squats sont pleins à craquer, se désole le collectif de soutien aux migrants. Nous redemandon­s à la préfète la tenue d’une table ronde sur la question du logement. » Une manifestat­ion en ce sens a eu lieu mercredi soir devant la préfecture.

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Sans solution de relogement, beaucoup ont attendu sur un parking.

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