Métalobil, l’art de la débrouille
L’atelier de fabrication des Sorinières enchaîne les commandes originales et complexes
«Mon horreur des problèmes est égale à ma fascination pour les solutions », aime énoncer Freddy Bernard. Avec son compère architecte Matthieu Lebot, ce plasticien nantais a fondé en 2004 Métalobil, un atelier de fabrication. Avec celui-ci, il a relevé le défi de répondre aux commandes les plus originales dans le domaine de l’art, du mobilier, du bâtiment ou de la décoration. A Nantes, ils ont notamment signé les bars du Nid et de Stéréolux, le gyrorama de la Tour Lu, l’habillage de Trempolino, le dragon du square Mercoeur ou l’étonnante façade de l’immeuble Manny. Installé aux Sorinières, Métalobil fait travailler 30 personnes, dont 15 en CDI. Acier, aluminium, bois, rotin, plastique, cuir, ils s’autorisent tous les matériaux. « On a des gens qui viennent des beaux-arts, de l’architecture, de l’ingénierie. Ces profils nous permettent de comprendre un double langage, poétique et technique, et d’apporter des réponses là où d’autres seraient bloqués », explique Freddy Bernard.
Soucoupe volante et dragon
Parmi la douzaine de projets en études ou en cours de réalisation, deux sortent du lot. La ville de Bordeaux a ainsi commandé pour la fin mai une oeuvre d’art monumentale en forme de soucoupe volante laquelle nécessite d’assembler et déformer 1 500 lames d’alu. L’Abbaye de Saintes, elle, veut pour avril un carrousel musical de 10 m de haut abritant un dragon couvert de lianes de rotin. « On nous sollicite beaucoup. On a la chance d’être reconnu par les professionnels et les écoles de formation. Pour autant, on ne peut pas se reposer sur nos lauriers. » « Une réputation, c’est long à faire mais rapide à défaire », acquiesce François Chesnot, architecte de la soucoupe.