Les achats à débit différé divisent les consommateurs
Une enseigne va permettre à ses clients de manger à crédit, une initiative qui divise les lecteurs de «20 Minutes»
« Ce mode de paiement peut aider à faire face aux imprévus. » Laurence, panel #MoiJeune
Après la voiture et le réfrigérateur, va-t-on payer ses steaks et ses boîtes de conserve à crédit ? Le groupe Casino a dévoilé mardi une évolution de son application Casino Max, une carte de fidélité et de paiement. A la fin du mois, les clients pourront opter pour « le paiement en différé et en quatre fois » au moment de régler leurs courses alimentaires. Comme l’explique Le Monde, qui a révélé l’information lundi, d’autres enseignes comme Carrefour ou Leclerc proposent ces types de paiement avec des cartes spéciales, mais elles demandent un panier d’achat plutôt élevé – autour de 100 € –, alors que « le panier minimum requis par Casino atteint 20 € pour le différé et 50 € pour le paiement fractionné ». Une manière d’inciter les consommateurs à utiliser le service, même en cas de petites courses. Pour les lecteurs de 20 Minutes qui ont répondu à notre appel, l’idée fait débat. « Ce serait bien que ce principe soit généralisé et possible tout le temps », affirme Odile. «J’ai des difficultés pour finir mes fins de mois, poursuit Naïma. J’ai donc recours à un crédit à la consommation Carrefour pour mes courses de nourriture. Il me coûte très cher et me met dans une galère noire. [L’offre de Casino] est une très bonne idée pour pouvoir manger correctement et payer plus tard le mois d’après.» « J’espère que d’autres chaînes de magasins feront de même, car les fins de mois sont difficiles », abonde Ayoub. Laurence, membre du panel #MoiJeune de 20 Minutes, est plus dubitative : « Je pense que ce mode de paiement n’est pas une si mauvaise idée, ça peut aider à faire face aux imprévus (voiture, facture, santé, etc.), mais il faut vraiment être sûr qu’on pourra s’en sortir financièrement le mois suivant. » Beaucoup d’internautes qui nous ont donné leur avis partagent la même crainte : le fait que le paiement différé pour des courses alimentaires soit une dangereuse fuite en avant. « C’est une mauvaise idée, tranche Laure. Les plus pauvres rentreront dans une spirale d’impayés, ou bien les gens craqueront, achèteront des choses superficielles pour leur confort, leurs loisirs et s’en mordront les doigts le mois d’après. Je sens que l’ère du surendettement commence aujourd’hui. » Même avis pour Stéphanie : « Les deux seules choses qui se paient à crédit sont la maison et la voiture, lance-t-elle. Donc, si tu n’as pas les moyens, tu ne l’achètes pas ! Ni alimentaire ni quoi que ce soit. Sinon, ça devient la descente aux enfers. »