Une start-up lance sa gamme de tampons et serviettes bio
Une start-up nantaise vient de lancer sa propre gamme de serviettes et tampons composés majoritairement de coton bio
« On a nos règles environ 2 200 jours dans notre vie et on ne sait pas ce qu’il y a dans nos tampons. » Alors que la polémique enfle depuis plusieurs années autour de la composition des protections intimes, les grandes marques peinent à mettre fin à cette opacité. A Nantes, une start-up a décidé de prendre le contre-pied en créant une gamme de serviettes, protège-slips et tampons «plus saine», commercialisée depuis un mois sur Internet.
Pesticides et glyphosate
Jho, pour « juste et honnête » fait fabriquer en Espagne ses produits constitués à 97,5 % de coton bio. « Et non de cellulose, prévient Dorothée Barth, 41 ans, cofondatrice de la start-up. Les grandes marques en utilisent, elles, pour faire de grosses marges. Sauf qu’elles blanchissent ensuite les tampons au chlore. Beaucoup de femmes ont été choquées de l’apprendre. » De récentes études ont aussi révélé la présence de pesticides ou de glyphosate dans les protections hygiéniques. Depuis, si on n’en sait pas vraiment plus sur les compositions, certaines femmes se plaignent toujours d’allergies, d’inconfort ou juste de désinformation. Malgré un tarif plutôt élevé (6,50 € les 18 tampons ou les dix serviettes), Jho semble avoir trouvé son public. Depuis le lancement début avril, « quelque 1700 commandes ont été passées», se félicite-t-on chez Jho, passée par l’incubateur Imagination machine et hébergée à la Cantine numérique. « On a une cible très large : des jeunes femmes mais pas seulement, des mamans qui achètent pour leurs filles, et même des papas ! La moitié ont souscrit un abonnement, pour recevoir ses produits tous les trois mois, directement chez soi. » Si le but est d’éliminer « le stress des règles qui tombent le dimanche quand le placard est vide», l’objectif est aussi de briser un tabou « encore présent dans notre société ». « Les règles, c’est chiant, mais c’est juste normal, insiste Dorothée Barth, qui compte aussi aider des ONG grâce à son entreprise. Dans les pubs, on voit du sang bleu, des tâches et des mauvaises odeurs. Avec Jho, on veut pouvoir parler des règles beaucoup plus tranquillement. »