20 Minutes (Nantes)

Guillo, du sous-sol au toit de l’Europe

Pivot de Cesson habitué à jouer le maintien, Romaric Guillo participe ce week-end au Final Four de la Ligue des champions

- Quentin Burban

Du haut de son double mètre, Romaric Guillo (26 ans) est entré dans une nouvelle dimension. Oubliée la lutte pour le maintien avec son ancien club Cesson, c’est désormais vers le Top 3 de StarLigue et surtout le Final Four de Ligue des champions à disputer à Cologne (Allemagne), ce week-end, que le Breton regarde. Joueur cessonnais début janvier, le pivot a rejoint, à la fin du mois et plus tôt que prévu, le HBC Nantes en tant que joker médical. « J’ai signé pour trois ans au “H” en octobre, explique Romaric Guillo. Je remercie Cesson de m’avoir laissé partir plus tôt. J’avais considéré, déjà, que c’était une opportunit­é de dingue de rejoindre Nantes. Le changement de contexte n’a pas été compliqué car je joue au handball pour vivre ce genre d’émotions. » Une ambiance totalement différente qui ne perturbe pas le natif de Cléguerec (Morbihan). « Pour un sportif, c’est compliqué de s’entraîner et de jouer des matchs avec le couteau sous la gorge, avoue le colosse [2,07 m]. Tu sais très bien qu’en fin de saison, tu peux très bien descendre. La pression que j’ai au plus haut niveau avec le Nantes, je l’avais déjà à Cesson. Je suis venu ici pour me donner à fond, sinon ça ne sert à rien. »

Il vit un rêve éveillé

L’ambiance des soirées européenne­s n’est plus une inconnue pour le pivot. Mais le Final Four a tout de même une saveur particuliè­re. « On va se le dire, ma cote pour aller au Final Four devait être assez dingue », plaisantet-il, conscient du chemin parcouru. Mais il n’est pas le seul dans ce cas. « Dans l’équipe, nous sommes peu à avoir connu ça, indique Guillo. C’est ouf ce qu’il se passe. Nous sommes un mélange de joueurs insouciant­s et de joueurs expériment­és des grands rendez-vous européens. Ce n’est pas parce qu’on est en Final Four qu’il faut se mettre une pression supplément­aire. Toutes les équipes que l’on a jouées en Ligue des champions, on les a battues. Il faut se faire plaisir. » Jeune papa, Romaric Guillo vit un rêve qu’il ne pensait pouvoir vivre que les yeux fermés. Et pourtant, le voici à l’aube d’un rendez-vous à ne pas rater contre Paris, en demi-finale samedi. « Je n’ai affronté le PSG qu’à une seule reprise avec le “H” [défaite 31-29, le 12 avril], ajoute le pivot. Nous sommes dans la position d’outsiders, mais nous savons de quoi nous sommes capables. Nous n’y allons pas pour faire la fanfare, nous y allons comme des morts de faim. » Lucide sur son plan de carrière, Guillo est conscient du travail qu’il lui reste à accomplir. « J’ai franchi un palier monstrueux depuis mon arrivée à Nantes. Je suis conscient de la chance que j’ai de participer au Final Four, je m’en sers pour engranger de la confiance rapidement. Elle me sera bénéfique pour les années à venir. »

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En début de saison, Guillo ne pouvait pas imaginer qu’il jouerait le Final Four.

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