La grève va bon train
Les syndicats de la SNCF amorcent, ce mardi, leur 29e jour de mobilisation. Face à la fermeté du gouvernement, elle pourrait perdurer au-delà du mois de juin.
Les syndicats de la SNCF sont en passe de réussir un de leurs paris : tenir ensemble la grève contre la réforme ferroviaire au moins jusqu’au 28 juin. Malgré la durée exceptionnelle de la grève, le texte de la réforme ferroviaire arrive bientôt au terme de son parcours législatif, sans que le gouvernement n’ait cédé sur les principaux points : fin du statut des cheminots, ouverture à la concurrence, transformation de la SNCF en société anonyme.
Encore des négociations
Pour les syndicats, la question de l’après-juin est déjà dans l’air. Jusqu’à présent, les différentes organisations ont réussi à maintenir leur unité, mais jusqu’à quand? «A la fin de l’année, il y aura des élections professionnelles dans l’entreprise, rappelle Dominique Andolfatto, professeur de sciences politiques. Les syndicats font l’hypothèse que le premier à quitter la grève sera sanctionné dans les urnes.» La CGT est, ainsi, loin de considérer le combat comme terminé. « Vu les enjeux, on ne peut pas lâcher, affirme Jean Calvary, élu à la CGT de Paris-Montparnasse. Même si le gouvernement arrivait à ses fins, nous demanderions le retour à une entreprise ferroviaire unique.» L’idée d’une grève qui perdurerait pendant les vacances d’été est d’ailleurs en train de faire son chemin dans l’opinion. Selon un sondage Ifop pour le JDD publié début juin, 73 % des Français s’attendent à ce que le mouvement social continue en juillet. Les syndicats pourraient être tentés de poursuivre leur mobilisation. D’autant que le vote de la loi ne fermera pas toutes les possibilités de négociations. Avec l’ouverture à la concurrence, les syndicats et les organisations patronales vont devoir négocier une convention collective pour le secteur ferroviaire qui définira de nombreux droits pour les futurs salariés français du rail. Les syndicats comptent bien obtenir le plus de garanties possible. Une réunion, chapeautée par le ministère des Transports, est prévue vendredi pour « évoquer la relance [des] négociations de branche ». En cas d’avancées, certains syndicats pourraient infléchir leurs positions.